Ambroise, Evêque de Milan (2)Ambroise est la figure politique et religieuse la plus importante et la plus prestigieuse à Milan et en Occident. Dans tout l’Empire romain d’Occident, son approbation et son alliance sont recherchée par les personnalités romaines.
Ambroise est incontestablement l’évêque dominant en Italie du nord, avec une autorité sur tout l’Occident, qui éclipse presque celle de l’évêque de Rome.
Il est un pont entre le monde oriental parlant grec et l’occident latin, sans doute un des derniers Pères œcuméniques. Il parle grec et il aime les Pères grecs.
Sur le plan dogmatique, il est un défenseur de la foi de Nicée et l’un des principaux artisans de la victoire, en Occident, de l’orthodoxie sur l’hérésie arienne.
Il est aussi un lecteur attentif des philosophes, les grecs Platon, Aristote et Plotin, les stoïciens, le juif Philon, et comme Clément d’Alexandrie, il va les lire au service de l’Evangile, car l’Écriture est la véritable source de son interprétation.
Le commentaire d’Ambroise sur l’Ecriture est complètement centré sur le Christ. Comme Origène, il utilise fortement l’interprétation allégorique, qui vient couronner toute interprétation en rapportant chaque sujet au Christ.
Ambroise est un pasteur complet: docteur, médecin, directeur des consciences, défenseur de la justice, avocat des petits et des exploités.
Il a été gouverneur de province romaine ; il connait donc bien les questions économiques, et il sait les désastres de la famine et de la guerre
La disparité des riches et des pauvres, des propriétaires et de leurs colons est insolente, elle blesse le sens de la justice, elle est une insulte à Dieu qui a donné la terre à tous les hommes. Ce qui frappe à l'époque, c'est l'absence presque totale de classes moyennes.
Ambroise est impitoyable : Ce n'est pas ton bien que tu distribues au pauvre, c'est seulement le sien que tu lui restitues. La terre appartient à tous et non aux seuls riches. Toi qui es riche et qui donnes, en fait tu ne fais que payer ta dette, bien loin de faire des largesses gratuites.
Pour Ambroise le beau, la beauté morale, le juste, le vertueux, l’honnête et le convenable se rejoignent dans la vie en Christ. Son sommet est la miséricorde, action par excellence de Dieu et donc du chrétien.
La miséricorde « rend parfait, parce qu’elle imite le Père qui est parfait. » Pourtant cette charité concrète n’est pas une fin en soi, c’est une conséquence de l’Incarnation. Au don matériel fait au pauvre, correspond un salaire spirituel reçu du Christ céleste.