Ce mardi matin devant la préfecture de Marseille c'est les pieds dans l'eau que les militants des associations Attac, Alternatiba Marseille, Greenpeace Marseille et Les Amis de la Terre se sont réunies pour protester contre le projet d'extension de l'aéroport Marseille-Provence.
Un symbole fort
Les pieds dans l'eau pour un symbole fort : le changement climatique est à l'oeuvre. La température et le niveau de l'eau grimpent et le prefet octroye un permis de construire pour un hall supplémentaire et bientôt une jetée d'embarquement pour accueillir le futur traffic aérien en augmentation.
Sauf que voilà, le traffic aérien ne devrait pas retrouver le taux de vols du "monde d'avant" avant au moins 2024 selon les calculs de l'Association internationale du transport aérien et l'augmentation tant espérée du nombre de vols en avion irait à l'encontre des objectifs climatiques de la France à l'horizon 2040 selon Alternatiba et les 3 autres associations présentes à la manifestation.
Pour atteindre une diminution de 40% des émissions de gaz à effets de serre, difficile de justifier un aggrandissement de l'aéroport Marseille-Provence.
L'aéroport Marseille-Provence explique que les travaux d'extension, chiffrés à 140 millions d'euros, permettront de "rattraper le retard compétitif pris par rapport aux grands aéroports régionaux français" mais "sans développer les capacités de l'aéroport", en réponse aux inquiétudes environnementales. Le projet "Coeur d'aéroport" se justifie désormais par une volonté de s'adapter aux futures règles sanitaires de distanciation sociale.
Un grand centre commercial est prévu dans la construction des 22 000 mètres carrés supplémentaires dans le Terminal 1.
Un déni de démocratie
Pour les associations qui militent contre ce projet d'extension, le permis de construire délivré par le Préfet des Bouches-du-Rhône après une consultation des citoyens qui ont majoritairement rejeté le projet (selon les chiffres de la Préfecture) est un véritablement un déni de démocratie comme l'explique Charlène Fleury d'Alternatiba Marseille. Une pétition de 1700 signatures et 600 réponses négatives sur les 800 réponses à la consultation citoyenne n'ont pas découragé le projet. Une affaire qui s'écrit sur fond de condamnation de l'Etat Français (actionnaire à 60% de l'aéroport Marseille-Provence) pour inaction climatique après deux ans de procès pour "L'affaire du siècle" le 3 février dernier.
Le Prefet des Bouches-du-Rhône dispose de deux mois pour répondre au recours gracieux déposé au tribunal administratif de Marseille par Alternatiba, Greenpeace Marseille, Les Amis de la Terre et Attac.
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