L'humeur politique de Dominique Breillat - page 10 | RCF

Le jugement qui vient de frapper un ancien président de la République, un avocat et un magistrat doit être analysé au-delà des personnes sanctionnées. Il est avant tout une décision aux vertus pédagogiques voulant montrer que même si on exerce ou a exercé les fonctions les plus prestigieuses, nul ne saurait se situer au-dessus des lois. Cette décision aura eu le mérite de montrer l’égalisé des citoyens devant la justice et c'est avant tout ainsi qu’elle doit être saluée.

Depuis un an le maire de Nice Christian Estrois souhaitait pouvoir prendre des mesures spécifiques pour lutter contre la pandémie dans sa ville. il se heurtait régulièrement au centralisme français imposant les mêmes mesures pour tout le territoire. On ne peut que se réjouir qu'enfin, cette adaptation soit mise en oeuvre. Sans doute la concertation aura été encore trop limitée, mais c'est peut-être le début d'une prise en considération de ces milliers de maires courageux en première ligne contre les effets de la pandémie.

Il y a un an Elodie Multon infirmière psychiatrique était assassinée par un patient. Un hommage lui a été rendu par Olivier Véran qui a tenu sa promesse de venir et la maire de la commune a fait apposer une plaque sur le Monument aux morts. N'est-ce pas une façon de faire mieux comprendre ce qu'est de sacrifier sa vie pour la Nation ?

Les médias ont une fâcheuse tendance à privilégier les dysfonctionnement, dans leurs informations. C'est le cas avec la pandémie. Et pourtant il y a aussi de bons fonctionnements et j'ai pu me réjouir de l'excellente organisation de la vaccination au CHU de Poitiers dont j'ai pu bénéficier. Alors rendons hommage à ceux qui font tout pour empêcher les dysfonctionnements au niveau local et ne les oublions pas dans nos médias.

Prix Nobel de la Paix en 1991, Aung San Suu Kyi jouissait d'un immense prestige ayant été détenue ou assignée à résidence 20 ans. Parvenue au pouvoir sous la surveillance étroite des militaires birmans, elle a renié son idéal en avalisant la répression contre les Rohingyas. Elle espérait ainsi maintenir la faible démocratie en Birmanie. Erreur fatale. D'une part elle a terni irrémédiablement son image. D'autre part elle n'a pas empêché les militaires de détruire cet espoir libéral. Emprisonnée depuis le 1er février, il n'est pas sûr qu'elle bénéficie du soutien des ONG qui avaient été sa force dans le passé.

En 2017, François Bayrou avait posé comme condition de son soutien à Émmanuel Macron la représentation proportionnelle. La réforme semble bien mal partie car elle devrait être achevée avant le mois de juin et bon nombre de députés risquent de s'y opposer en pensant à leur situation personnelle. François Bayrou doit être amer.