Triche sur les marchés CarbonDepuis une bonne dizaine d’années, de nombreux États ont créé un marché pour encourager des entreprises à financer des projets, soit afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, soit afin de compenser certaines de ces émissions en les stockant dans le sol. En réalité, le bois d’un arbre contient beaucoup de carbone issu de l’atmosphère. C’est la raison pour laquelle planter une forêt peut compenser le gaz à effet de serre émis par un haut fourneau en activité.
Pour atteindre ces objectifs, la loi oblige des entreprises grandes émettrices de CO2, - tels les cimenteries ou aciéries -, de payer une entreprise tierce à soit faire de la reforestation, soit de capter le méthane émis par une décharge à ciel ouvert. Dans l’Union Européenne, ce mécanisme a pour nom Système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre et ce système fonctionne comme une bourse.
Mais ce type de mécanisme donne lieu à des dérives et des tricheries qui vont entraîner une déstabilisation de tout le système. Voici deux exemples de tricheries :
- Au Brésil, le gouvernement régionale peut promettre de faire des démarches pour protéger sa forêt vierge contre les incendies, ce qui évitera des émissions de CO2. Ce projet qui évite des émissions lui permet de vendre des certificats de carbone dans le Système d'échange de quotas d'émission. Malgré les promesses d’éviter des émissions de CO2, il est possible d’encaisser de l’argent aujourd’hui et laisser brûler la forêt 10 ans plus tard.
- Autre exemple : Une entreprise peut fort bien présenter un projet de reforestation pour capter du CO2 atmosphérique, planter des arbres, vendre des certificats de stockage de carbone, encaisser l’argent, mais sans assurer la suivi. En laissant se dégrader la forêt en cas de sécheresse une partie des arbres peut dépérir et disparaître progressivement.
Le risque de triche reste important tant qu’une grande partie des quotas d’émissions consistent en des « émissions évitées », en particulier si cela se passe dans des pays à haut niveau de corruption.
Voilà pourquoi je propose une méthode de stockage de carbone dans les sols agricoles en France notamment, ce qui éviteraient les triches de la corruption. Le taux de carbone stocké dans les sols agricoles peut être mesuré avec assez de précision en analysant des échantillons de sols. On peut faire des analyses de sols une fois par an et comparer le taux de carbones d’une année sur l’autre. Si le taux de carbone organique augmente, l’agriculteur peut être rémunéré en vendant des certificats de stockage de carbone par intermédiaire d’une entreprise qui lui offre ce service.
L’agriculture dite « de conservation des sols » permet de stocker environ une tonne de carbone par an et par ha. Il faut savoir qu’une tonne de carbone correspond à 3.4 tonnes de gaz carbonique. Si l’on se réfère au prix actuel des certificats de carbone, l’agriculteur, qui utilise les bonnes méthodes, devrait recevoir environ 240 € par an et par ha. Puisque l’Union Européenne veut augmenter le prix des certificats de stockage de carbone jusqu’en 2030, dans quelques années, les agriculteurs pourraient de ce fait recevoir jusqu’à 500 € par an et par ha, si bien sûr ils utilisent la bonne méthode de l’agriculture de conservation.
Si l’on veut augmenter le taux de carbone dans les sols, il faut arrêter de labourer les champs, récolter uniquement les grains de blé et laisser la paille sur les sols, faire des rotations de cultures et semer des engrais verts en polyculture. En reconstituant ainsi l’humus, on crée une forme d’agriculture plus résistante en cas de sécheresse avec beaucoup de vertus et peu d’inconvénients.
En tant que chrétiens, nous sommes appelés à être des bons gestionnaires de la création que Dieu nous a confié, afin que nous la gardions en parfait état. Encourager les agriculteurs à enrichir les sols en choisissant les bon produits est une réponse à la confiance que Dieu nous accorde. L’agriculture conventionnelle dépend t