16ème conférence de la biodiversitéLa 16e conférence sur la biodiversité, qui s’est tenue à Cali en Colombie, a été un échec selon les propres déclarations de ses organisateurs. Le principal but de cette conférence consistait à créer un fond pour le financement de la protection des régions, dans lesquelles existe encore une grande biodiversité. Selon la banque mondiale, la moitié du PIB mondial, soit 44’000 milliards de dollars, dépendrait directement des ressources naturelles et donc de la biodiversité. Autrement dit, la moitié de la richesse de l’humanité dépendrait de services écosystémiques tels que la pollinisation, la filtration des eaux et les matières premières renouvelables.
En fait, nous ignorons comment la banque mondiale arrive à cette évaluation de 50 % du PIB. Pourquoi seulement la moitié du PIB ? Alors oui, certes, nous pouvons vivre dans un monde ou la moitié des insectes ont disparus. Par contre, si la totalité des insectes disparaissent, plusieurs milliards d’humains disparaîtrait avec eux. Pourquoi ? Parce que 80 % des plantes consommées par l’homme ont besoin d’insectes pollinisateurs.
En ce qui concerne la production de blé et de l’orge, il est possible, pendant quelques décennies, de remplacer la plupart des microbes du sol par des engrais chimiques. Par contre, si la totalité des microbes et champignons du sol disparaissent, la majorité des humains disparaîtrait avec eux.
On peut dire la même chose à propos des algues qui ont pour fonction de régénérer l'oxygène de l’atmosphère et du corps humain, qui vit en symbiose avec 50’000 milliards de bactéries. Si donc certains organismes de la biodiversité viennent à disparaître quasi totalement, la perte du PIB sera supérieure à 90 %.
Les activités humaines, telles que la déforestation, la pollution et le changement climatique, constituent les 3 principales causes de la perte de la biodiversité. Déjà à 1.3°C, le réchauffement climatique est la 3e cause de l’effondrement de la biodiversité. Si on passe à 2°C de réchauffement, nous assisterons à la mort de tous les grands Récifs coralliens des océans, avec une perte considérable de la biodiversité.
Concernant les comportements humains, il existe une différence importante entre le réchauffement climatique et la biodiversité : dans le premier cas, les émissions sont une source de perturbation du climat pour tous les humains, mais les 10 % des personnes les plus riches ne subiront les conséquences que marginalement, bien qu’ils soit les principaux responsables du changement climatique.
Par contre, le lien est davantage visible entre ceux qui dégradent la biodiversité et ceux qui en subissent les conséquences. Par exemple, lorsqu’on détruit la vie dans les sols agricoles, les récoltes baissent, même si l’on augmente la quantité des intrants chimiques. On peut donc espérer que tous ceux qui subissent les conséquences en directe vont en prendre conscience et agir avant qu’il soit trop tard.
On peut donc s’interroger, en quoi cela nous concerne-t-il ? Prenons 2 exemples : Lorsque nous achetons de la viande non bio, il y a une forte probabilité que nous contribuions à la destruction de la forêt amazonienne et donc à la perte de biodiversité. Pourquoi ? Et bien, parce que les animaux des élevages industriels sont nourris avec du soja de l’Amazonie. Deuxièmement, lorsque nous jetons un téléphone portable, nous jetons des métaux rares qui le composent et qui sont produits dans les raffineries à métaux. Les déchets extrêmement toxiques de ces raffineries sont stockés dans des étangs à ciel ouvert.
En tant que chrétiens, nous sommes appelés à agir pour sauvegarder la création de Dieu et surtout de ne pas suivre la folie destructrice de ce monde. Jésus dit que « les doux hériteront cette terre ». Que notre vie soit donc perçu par le reste de la création comme celle d’êtres « doux » et non pas comme des êtres brutaux. Pour y parvenir, considérons régulièrement cet appel pressant de l’apôtre Paul aux chrétiens de Rome : Ne vous conformez pas au monde pr