19 novembre 2024
Phénomène de mode ou réelle prise de conscience ?
Dans une chronique du printemps dernier, je vous avais parlé du film La Fleur de Buriti et du peuple krahô dans la forêt amazonienne. Aujourd’hui j’aimerai vous parler entre-autre du peuple Waorani. Au cœur de l'Amazonie équatorienne, il vit en parfaite harmonie avec la faune et la flore depuis la nuit des temps. Aujourd’hui les exploitations pétrolière et minière saccagent ses terres et menacent sa vie : les rivières sont polluées, les animaux se font rares et son quotidien devient insoutenable.
Dans La Voix du jaguar, co-écrit avec son mari Mitch Anderson et paru chez Calmann-Lévy Nemonte Nenquimo nous dépeint la lutte qu’elle mène depuis une vingtaine d'années pour faire entendre la voix des peuples indigènes qui se retrouvent en première ligne face à la destruction de la forêt, payant le prix fort de la recherche du profit de quelques multinationales et du gouvernement. Ce faisant, cette lauréate du Earth Award 2024 du magazine Time nous offre un aperçu exceptionnel du mode de vie, de la culture des Waoranis et du lien singulier que ce peuple, au sein duquel elle a grandi, entretient avec la nature.
Léo Urban, lui, a grandi dans les montagnes d’Andorre, et pourtant sur les réseaux sociaux vous pouvez le voir sauter de branche en branche sur les canopées d’Amazonie, mais aussi courir pieds nus dans la forêt de Meudon. Il raconte maintenant son histoire dans Humanimal, paru chez Grasset.
Enfant, il rêvait déjà de de nature et de sauvagerie, partageait son temps entre l’école et les bois, à observer, comprendre et sentir les animaux. Tout en cultivant, ou en retrouvant la bête en lui, il cohabite avec ses amis, sa compagne, et les autres humains.
Du refoulé primitif, le jeune homme a fait une force nouvelle, grimpé aux plus hautes tours de Paris, de Montparnasse aux parois coupantes de la Très Grande Bibliothèque.
Il nous invite à le suivre, à prendre conscience de notre héritage commun avec les bêtes qui peuplent notre planète, à s’engager pour leur préservation et leur respect.
Peter Wohlleben, dont les ouvrages précédents comme ont fait le plus célèbre forestier du monde, nous revient avec un essai paru aux éditions Les arènes dans lequel il fait l’éloge de Notre héritage sauvage. Aujourd’hui, il est responsable d’une forêt écologique en Allemagne et riche de son expérience, il nous démontre que l’humain ne règne pas en maître sur la création, que l’évolution est toujours en cours et nous explique que c’est en renouant avec notre nature profonde que nous pourrons construire l’avenir.
De fait, les humains ont longtemps été définis par les liens les unissant les uns aux autres. Mais pour l’anthropologue Charles Stépanoff ils se distinguent aussi par les relations singulières qu'ils établissent au-delà d'eux-mêmes, avec les animaux, les plantes, le cosmos. Dans Attachements - Enquête sur nos liens au - delà de l'humain, paru à La découverte, il montre les relations complexes et variées que les hommes entretiennent avec leur environnement naturel, qu'il s'agisse des animaux ou des plantes. Pour lui « Notre rapport au vivant détermine notre modèle d’organisation politique » : « La question est de savoir comment nous en sommes venus à croire que les ministres, les lois, les gouvernements, sont devenus plus importants pour nous que l'air, le ciel, l'eau. Il s'agit d'un changement profond puisque de nombreuses autres sociétés humaines considèrent comme fondamentaux leurs rapports aux montagnes, aux rivières, aux sources de nourriture. À mes yeux, l'émergence d'un pouvoir politique anthropocentré est liée à une modification des relations d'attachement à notre milieu vivant. Celle-ci s'explique par la mise en place d'un monopole sur les relations aux êtres invisibles, aux puissances qui nous environnent, opérée par certaines élites. »
Tous ces livres, nous invite à réfléchir à Genèse 1 : 28 : « Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et assujettissez-la ; et dominez sur les poisso
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