Ce mercredi 5 janvier, un millier de personnes s'étaient rassemblées en la cathédrale St Maurice d'Angers pour une messe présidée par Mgr Delmas en hommage au pape émérite Benoit XVI.
Retrouvez ci-dessous le texte et le son de son homélie.
Messe d’action de grâce et de prière au moment de la mort de Benoît XVI.
(1 Jean 3,7-10 ; Jean 1,35-42)
Elle est belle cette page de l’évangile que nous venons d’entendre. Nous sommes les témoins de la naissance des premiers disciples de Jésus. L’évangéliste Jean nous parle du rôle si essentiel des intermédiaires pour faire naître des disciples : c’est Jean le Baptiste tout d’abord et ensuite c’est André qui conduit son frère Simon vers Jésus. Elle est belle car très actuelle au fond. En effet, comment avons-nous connu le Christ si ce n’est grâce à ces hommes et ces femmes que Dieu a placés sur notre route pour nous guider jusqu’à Jésus ? L’évangéliste nous dit autre chose de très important en parlant de cette capacité de Jésus de donner envie de le suivre. Les disciples ont envie de mettre leurs pas dans ses pas sans doute parce qu’ils ont envie de le connaître et veulent en savoir davantage sur lui. Et Jésus les invite à voir et à demeurer. Jésus se révèle être le bon Pasteur, le berger qui fait entrer l’humanité dans la vie avec Dieu et pour cela vient la protéger des dangers qui peuvent s’avérer mortels en l’empêchant d’arriver à bon port.
Nous avons besoin de guides qui éclairent la mission de l’Eglise. Benoît XVI avait reçu cette mission de conduire la barque de Pierre au milieu des récifs de notre monde et il l’a fait avec l’esprit de service qui était le sien, obéissant, au jour de son élection, à cette demande de Jean Paul II : « je demande à celui qui sera élu, de ne pas ses soustraire à la fonction à laquelle il est appelé par crainte de son fardeau mais de se soumettre humblement au dessein de la volonté divine. En effet, Dieu qui lui impose le fardeau, le soutient aussi de sa main afin qu’il soit en mesure de le porter ».
Benoît XVI a conduit la barque de l’Eglise avec la personnalité qui était la sienne. Les nombreux commentaires qui ont été donnés, à son sujet, depuis sa disparition, soulignent ses qualités de finesse théologique et spirituelle, cette insistance sur « la recherche de la vérité qui ne s’impose pas par la violence mais par la recherche de la vérité elle-même, cette vérité qui est en Dieu ».
Nous garder dans la vérité, n’est-ce pas d’ailleurs l’une des missions essentielles attendues des pasteurs que Dieu nous donne. Nous savons par expérience combien nous sommes fragiles et risquons de nous laisser égarer par les fausses doctrines. La lettre de Saint Jean qui nous accompagne tout au long de ce temps de Noël est un bel exemple de mise en garde contre ceux qui diffusent les doctrines incompatibles avec la révélation chrétienne.
« Petits enfants, que nul ne vous égare », nous dit saint Jean aujourd’hui. Sa lettre est adressée à une communauté qui traverse une grave crise parce que, à l’intérieur même de la communauté, certains en viennent à proposer une interprétation prétendument plus spirituelle de la foi et refusent l’incarnation.
Restez fermes dans la foi ! Ne vous laissez pas confondre ! écrit Benoît XVI dans son testament spirituel. Il met l’accent sur la nécessité du dialogue indispensable entre la foi et la raison humaine : « non seulement, il apparaît que la foi n’est pas contraire à la raison mais qu’elle ouvre les yeux de la raison, élargit notre horizon et nous permet de trouver les réponses nécessaires aux défis des diverses époques » écrit-il dans un discours à la commission théologique internationale en 2008. Nous trouvons là l’un des ressorts de la mission à laquelle Dieu nous appelle pour le monde d’aujourd’hui.
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