À quoi Notre-Dame va-t-elle ressembler ? Première prise de vue avec David Bordes et Romaric Toussaint

Bientôt la réouverture de Notre-Dame de Paris ! Après près de 5 ans de chantier, le monument parisien va bientôt rouvrir ses portes au grand public. Pour l’instant aucune image de l’intérieur du bâtiment n’est parue dans la presse. Seuls quelques chanceux ont eu la chance de voir le monument de l’intérieur. Parmi eux David Bordes et Romaric Toussaint, photographes missionnés pour documenter le chantier de la cathédrale. Grâce à leurs clichés et  leur témoignage, on a un avant-goût de ce qui nous attend derrière les portes de la cathédrale pour le week-end de la réouverture.

“On peut s’attendre à un émerveillement”

Pour David Bordes et Romaric Toussaint, la réouverture de la cathédrale ne va pas décevoir. “On va la voir comme elle n’a pas été vue depuis le XIXème siècle, depuis les travaux de Viollet-le-Duc.” Vidée de ses nombreux échafaudages, la cathédrale est apparemment plus lumineuse que jamais. Les deux photographes ont constaté la différence sur leurs clichés “Il y a eu de l'échafaudage par couche de deux mètres jusqu'à la voûte. C'était rempli, on ne voyait plus rien. C'était vraiment une carcasse de métal. Quand ils ont enlevé les échafaudages, tout s'est vraiment dégagé d'un coup.”

On va voir la cathédrale comme elle n’a pas été vue depuis le XIXème siècle, depuis les travaux de Viollet-le-Duc.

La surprise ne viendra pas seulement de la blancheur de la pierre, un éclat auquel les derniers visiteurs de Notre-Dame n’avaient pas été habitués. Le chantier et le travail de restauration qui a été mené en parallèle ont remis au jour des décors muraux. “Il y a eu une couche de nettoyage. Je me souviens des restauratrices nettoyant avec de l'éponge et de l'eau distillée et découvrant des couleurs qu'elles n'imaginaient pas elles-mêmes.” Les 5 ans de chantiers ont donc permis non seulement une reconstruction de la cathédrale, mais aussi une renaissance de certaines de ses décorations.

Le fruit d'un travail titanesque

Si la cathédrale peut rouvrir dans les temps, c'est grâce au dévouement de centaines d'ouvriers sur le chantier, rappellent David Bordes et Romaric Toussaint. David Bordes travaillait déjà sur la cathédrale parisienne avant l'incendie, et quelques jours après il a constaté les dégâts de très près. Il a immortalisé "cet amas d'échafaudages calcinés". Ensuite il a évolué au sein des artisans, rejoint plus tard notamment par Romaric Toussaint. "Il y a plein de choses qui se passaient en même temps. En plus du travail des artisans, il y a tout ce travail d'organisation qui fait que tout ça peut se faire de manière coordonnée, collective. Et c'était spectaculaire de voir à quel point ça allait vite. Un chantier pharamineux." L'ampleur du chantier, Romaric Toussaint et David Bordes ont essayé de la retranscrire dans le livre Rebâtir Notre-Dame, à travers les photographies "L'objectif du livre, c'est montrer le travail et l'humain".

C'était spectaculaire de voir à quel point ça allait vite. Un chantier pharamineux.

L'esprit Notre-Dame

Sur le chantier, les deux photographes ont pu observé un "esprit Notre-Dame". "Tout le monde, depuis la personne qui balaie dans la zone vie vers la cantine jusqu'au spécialiste de la charpente, tout le monde était dans ce même bateau. C'est vraiment ce que j'ai ressenti."  De mémoire de photographes, ils n'avaient jamais vu ça. Malgré les centaines de prises de vue uniques, ce qui va leur rester "c'est l'état d'esprit des personnes rencontrées sur le chantier". 

Romaric Toussaint et David Bordes attendent désormais avec impatience la réouverture de la cathédrale, pour que cet "esprit Notre-Dame" se diffuse d'autant plus.