Dans son rapport présenté le jeudi 16 janvier à Paris, le Plan Bleu explore les horizons possibles de la mer Méditerranée d’ici 2050. Cette instance française, mandatée par les Nations unies dans le cadre du Plan d’action pour la Méditerranée, a travaillé avec une centaine d’experts.
Cette étude n’est pas une prévision, mais une projection. Elle intègre les données scientifiques, mais aussi les incertitudes et les catastrophes possibles sans oublier les volontés politiques affichées. En ressortent des grandes tendances ainsi que 6 scénarios possibles.
Les grandes tendances
- La hausse des températures, d’abord, serait plus rapide que prévue : +2,3° C en 2050, provoquant : sécheresses, inondations, canicules et une hausse du niveau de la mer de 40 cm.
- La pénurie d’eau pourrait affecter 290 millions d’habitants, deux fois plus qu’en 2020.
- La population autour de la Méditerranée devrait, quant à elle, augmenter de 20 à 30 %, avec des disparités selon la rive : une baisse de la démographie dans le Nord, une hausse à l’Est et au Sud.
- D’ici 2050, le taux d’urbanisation pourrait dépasser partout les 70 %, avec une concentration des habitants. Plus de la moitié de la population vivrait dans les métropoles et sur le littoral.
- Dans la mer, la tropicalisation de la Méditerranée mène vers l’arrivée de nouvelles espèces, mais aussi la prolifération des méduses ou la destruction des coraux et des herbiers de posidonie.
Les 6 scénarios possibles
- Option 1 : L’inertie, c’est la tendance actuelle. Résultat : les écosystèmes se dégradent, il y a des conflits d’accès aux ressources et la région méditerranéenne se marginalise sur la scène mondiale.
- Option 2 : Les crises et les catastrophes s’enchaînent forçant les pays à s’adapter dans l’urgence.
- Option 3 : Les pays placent la croissance comme priorité, au détriment des écosystèmes, avec une compétition pour l’accès aux ressources.
- Option 4 : L'Union européenne coopère avec les autres pays méditerranéens pour tenter d’atteindre ensemble la neutralité carbone d’ici 2050, s’appuyant sur des innovations technologiques et des incitations économiques.
- Option 5 : C’est une coopération plus régionale, avec une gouvernance équilibrée Nord/Sud, une valorisation de la diversité et qui va chercher les solutions dans les savoirs faire locaux, voire traditionnels.
- Option 6 : Face à la dégradation rapide de La Méditerranée, les états réagissent au niveau mondial, et vole au secours de ce « bien commun » de l’humanité.
Lors de la grande conférence des Nations Unies sur les Océans qui se tiendra à Nice, en juin, ce rapport servira à nourrir les débats.