La mer Méditerranée a connu d'importants bouleversements au cours de l'époque moderne. Une histoire riche et déterminante, tout aussi complexe que passionnante, que RCF vous propose de découvrir à l'occasion des Rencontres méditerranéennes.
Les XVIe et XVIIe siècles ont marqué un tournant dans l'histoire du bassin méditerranéen. Elle a été le lieu de violents affrontements et de trafics en tous genre, avant de devenir un espace d'échanges commerciaux intense. À l'occasion des Rencontres méditerranéennes, RCF vous propose de réentendre La Suite de l'histoire consacrée à cette période riche et déterminante. Véronique Alzieu reçoit Guillaume Calafat, historien, maître de conférence à l'université Paris-I, spécialiste de la Méditerranée, et de son histoire économique et sociale.
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Le monde méditerranéen a connu à l’époque moderne des mutations profondes. En cause, l'expansion de l'Empire ottoman, qui a convoité dès les XVe et XVIe siècles sa partie orientale et centrale, au détriment de l’Empire byzantin, des possessions vénitiennes et de l’Égypte mamelouke. À la même période, on a assisté à l'Ouest, à la progressive affirmation de l’Espagne, à la faveur des guerres d’Italie (1494-1559).
Ainsi, ce qui semble caractériser la Méditerranée à l'époque moderne, ce sont les guerres. Certaines batailles, comme Lépante en 1571, sont restées célèbres. Mais les armées navales espagnoles et turques se sont affrontées a large de Prévéza (1538), de Djerba (1560), ou encore de Tunis (1574). Des entreprises militaires que l'on a teinté de part et d'autre de guerres saintes. À "croisade" des chrétiens répondait le djihâd des musulmans.
Les corsaires - catholiques et musulmans - ont eux aussi fait de la Méditerranée au XVIe siècle une zone dangereuse et risquée. On parle de "corso" pour désigner un type de brigandage maritime, à la frontière entre la guerre de course et la piraterie. Depuis Alger, Malte, Tunis ou Livourne, ils lançaient des raids sur les littoraux pour razzier les populations côtières.
Des villes où s'est développée toute une "économie du recel", décrit l'historien. Et où s'est mis en place un trafic d'esclaves et de galériens, à coup de rançons des captifs et organisé par des intermédiaires spécialisés, des marchands qui assuraient les liaisons commerciales transméditerranéennes.
Mais malgré les tensions entre Espagnols et Ottomans - à leur apogée au XVIe siècle - les relations diplomatiques et commerciales n’ont jamais été interrompues. Des puissances chrétiennes ont noué très tôt des relations avec les Ottomans pour permettre les échanges commerciaux.
Venise, le royaume de France, l’Angleterre, les Provinces-Unies... autant de puissances qui négociaient directement avec Istanbul l’obtention de privilèges commerciaux. Au début du XVIIe siècle, des traités de paix et de commerce noués avec les provinces ottomanes d’Afrique du Nord ont permis de réguler les relations commerciales avec Alger, Tunis, puis Tripoli. Pour assurer la libre circulation des biens, il a fallu assurer la sécurité des marchands.
La Méditerranée est devenue le centre d'une activité commerciale intense, faisant intervenir des acteurs comme les compagnies de commerce anglaise, française et hollandaise. Mais aussi des marchands ottomans, juifs, arméniens, grecs... Tous participaient activement aux connexions économiques de la Méditerranée avec d’autres régions du monde, de l’Asie et de l’océan Indien jusqu’à l'Atlantique.
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