L’ANC pourrait perdre sa majorité lors des élections législatives ce mercredi. Après 30 ans au pouvoir en Afrique du Sud, le parti historique de Nelson Mandela a lassé de nombreux électeurs, miné par la corruption et un mauvais bilan économique avec un chômage massif.
Plus de 27 millions d'électeurs sud-africains sont appelés aux urnes aujourd’hui. Ils doivent choisir ce mercredi parmi une cinquantaine de listes, à la proportionnelle, 400 députés et les assemblées des neuf provinces du pays. Ce scrutin pourrait constituer un tournant dans l'histoire politique de la "nation arc-en-ciel".
Au pouvoir depuis la fin de l’Apartheid, avec une large majorité, le Congrès National Africain a perdu son aura d'ancien mouvement de libération. Il s’est affaibli en raison d'une désillusion croissante de la population, liée au chômage endémique (45 % des jeunes sont sans travail), à la corruption, aux pénuries d'eau ou d'électricité. Le parti historique de Nelson Mandela doit se préparer à un résultat potentiellement inférieur à 50 %.
"L'ANC serait alors contraint de former une coalition pour se maintenir au pouvoir, vers le centre libéral ou alors sur sa gauche, ce qui déterminera l'orientation future du pays" explique Cécile Perrot, maîtresse de conférences en civilisation du Commonwealth à l'université de Rennes.
En revanche, si le score de l'ANC est meilleur qu'annoncé par les sondages et proche de la majorité, il lui suffira de quelques parlementaires issus de petits partis pour se maintenir.
Face à une opposition morcelée, l'ANC devrait toutefois demeurer le premier parti au Parlement, où il compte actuellement 230 sièges sur 400. Les bureaux de vote resteront ouverts jusqu'à 20 heures, heure française et les résultats définitifs ne sont pas attendus avant le week-end. Le Parlement élira ensuite le prochain président courant juin.
La participation a baissé au fil des scrutins, passant de 89 % en 1999 à 66 % aux dernières élections en 2019.
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