La COP27 se déroule en ce moment en Egypte. À quoi s'attendre ? Pascal Greboval, rédacteur en chef du magazine Kaizen se confie.
Coté positif, j’aurais pu rappeler par exemple le fait que la COP26 , la dernière à Glasgow, a obligé l’abandon de la production d’électricité dépendante du charbon, elle a stoppé la déforestation, et a accéléré la transition vers les véhicules électriques. Je pourrais aussi arguer que c’est le seul endroit où presque tous les pays se rencontrent pour chercher des solutions au sujet du climat et que se rencontrer, parler, c’est mieux que rien ou dit autrement, sans les COP nous serions en route pour une augmentation de la température bien supérieure à deux degrés. J’aurais rappelé que ces aspects positifs ne valent rien. Car ces accords sont sans contrainte pour les pays qui ne les respectent pas. Les États s’étaient engagés à verser aux pays les plus pauvres 100 milliards de dollars par an, et ils n’ont pas respecté cet engagement. Pire, les émissions de GES continuent d’augmenter.
Il me semble que nous avons besoin des États pour gagner la lutte contre le dérèglement climatique. Ce ne sont pas les citoyens ou les entrepreneurs qui ont interdit le travail des enfants, ce sont les États au 19e siècle qui ont légiféré pour imposer un âge légal. De même, ce sont les États qui ont décidé ensemble de prendre des mesures pour stopper le trou dans la couche d’ozone. Pour mémoire c’est un accord signé à Montréal en 1987 par 200 pays, qui a permis de bannir les CFC - les gaz responsables de la disparition de la couche d'ozone présents dans les aérosols et appareils ménagers comme les réfrigérateurs ou les climatiseurs. Mais sur le climat, pour l’instant le constat est sans appel, les États n’arrivent pas à se mettre d’accord et surtout ne passent pas à l’action après les belles envolées lyriques tenues lors de ces Cop ! « La forêt brûle de plus en plus et nous regardons encore toujours ailleurs ».
Je crois que nous devons tous devenir des Rosa Parks. C’est-à-dire obliger les États à prendre des mesures après des actes de désobéissance. Pour mémoire en 1955, cette femme noire refuse de céder sa place à un passager blanc dans l'autobus, ce qui est obligatoire à cette époque aux États-Unis. Elle se voit infliger une amende de 15$. Mais elle fait appel de ce jugement. Et avec le soutien du pasteur Martin Luther King, elle lance une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui dure 380 jours. Et au bout d'un an la Cour suprême des États-Unis casse les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles. En résumé, cet acte de désobéissance a obligé l'État à un changement de paradigme. À nous de d’œuvrer au quotidien pour imposer la loi aux États.
Kaizen est un magazine "explorateur de solutions écologiques et sociales". Une chronique à retrouver tous les mardis à 10h55 dans Je pense donc j'agis.
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