Le régime d'Assad est tombé dimanche 8 décembre. Le dictateur a été chassé par une offensive spectaculaire de groupes rebelles. Il a fui le pays avec sa famille et trouvé refuge à Moscou.
Le président Bachar al-Assad a fui la Syrie, chassé par une offensive spectaculaire des rebelles islamistes.
En Syrie, et partout dans le monde où se trouve la diaspora syrienne, des scènes de liesse ont accueilli la chute d'Assad, qui a pendant 24 ans dirigé d'une main de fer la Syrie meurtrie par près de 14 ans de guerre civile.
Le 27 novembre, une coalition de rebelles menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a lancé une offensive.
Face à l'effondrement des forces gouvernementales, les rebelles ont conquis en 10 jours de vastes territoires et les grandes villes avant d'entrer dans la capitale.
Il s'agit de l'avancée la plus spectaculaire depuis le début de la guerre civile. Une lutte déclenchée en 2011 après la répression sanglante de manifestations pro-démocratie et qui a fait près d'un demi-million de morts.
A Damas, une partie du palais présidentiel a été incendiée. La résidence du dictateur pillée. Dans la capitale, comme dans d'autres villes, des manifestants ont renversé et piétiné des statues des dictateurs, père et fils, qui ont dirigé successivement la Syrie depuis 54 ans.
Les rebelles ont annoncé la chute du "tyran" et la libération de tous les prisonniers "injustement détenus".
Le renversement de la dictature syrienne bouleverse les équilibres régionaux et internationaux, et suscite de nombreuses réactions. A la demande de la Russie, principal allié du pouvoir déchu, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit lundi 9 décembre en urgence. Ils discuteront à huis clos de la Syrie.
Tout en saluant la chute du pouvoir, plusieurs pays ont exhorté les Syriens à éviter le piège de l'extrémisme. Le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui mène la coalition des rebelles, est l'ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda. Le groupe dit avoir rompu avec le jihadisme, sans réellement convaincre les chancelleries occidentales.
La Turquie, qui soutient des groupes rebelles et accueille des millions de réfugiés syriens, a dit être en contact avec les insurgés pour garantir la sécurité.
Joe Biden a annoncé que les Etats-Unis échangeront avec "tous les groupes syriens" au sujet de la transition du pouvoir vers une Syrie "indépendante".
Le soutien des alliés de Bachar-al-Assad s’est effrité face aux troupes rebelles. D’une part la Russie, dont les troupes sont mobilisées pour la guerre en Ukraine. D’autre part le soutien de l'Iran et du Hezbollah, sortis affaiblis de la guerre avec Israël.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la chute d'Assad était une conséquence directe des coups qu'Israël avait portés à l'Iran et au Hezbollah libanais.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme a fait état d'une série de frappes israéliennes dans l'est du pays. Elles ont visé des dépôts d'armes et des positions du régime renversé et de groupes soutenus par l'Iran.
Les Etats-Unis ont également mené "des dizaines de frappes aériennes" dans le centre de la Syrie. Elles ont visé des bases du groupe Etat islamique, afin qu’il ne se reconstitue pas en Syrie.
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