Les parties civiles sont très dures sur les propos du maire de Nice, Christian Estrosi, au procès de l'attentat du 14 juillet 2016 qui se tient à Paris jusqu'au 16 décembre.
Après plusieurs heures de témoignage, un avocat s'emporte et signale à Christian Estrosi que plusieurs personnes pleurent dans la salle d'audience. Il faut dire que beaucoup sont venus avec des attentes, des espoirs, portés par un vécu qui reste en eux éternellement. Mais le maire de Nice l'a dit dans son propos liminaire. Il est venu pour "éclairer sur le parcours meurtrier du responsable de cet attentat" et connaît "le désarroi". Les questions ? "Même si elles ne rentrent pas dans le procès, je ne les éluderais pas" dit-il en ce début d'après-midi du 20 octobre 2022.
"Il a répondu à côté"
Six ans après, les familles de victimes, victimes et parties civiles sont là. Rarement, il y a eu autant de monde au palais des Congrès Acropolis dans la salle de retransmission du procès. Preuve que la parole de Christian Estrosi est attendue. Nadège Renda est partie civile. "Je savais très bien qu'il était le fils caché de Geppetto. Il répond totalement à côté c'est vraiment odieux" dit-elle sous le coup de l'émotion. Ce qui passe mal ? Le fait que la Promenade des Anglais soit toujours sur "le mur" d'écrans du centre de supervision urbaine et que l'on n'ait rien vu des repérages.
"Revenue de Paris apaisée, finalement" Nadège ne comprend pas pourquoi il n'a pas dit qu'il y avait défaillance. "Il a répondu à côté, il ose dire que Quai des Etats-Unis quand il n'y a pas 40 minutes de vidéo, c'est parce que la caméra tourne à 360 ?" dit Nadège. "Il a réveillé en moi une colère, il a fait péter six ans de thérapie en quatre heures" nous avoue cette victime.
Il mélange les questions et les réponses, ça nous a fait rigoler
Michael est aussi venu "pour voir l'audition de monsieur Christian Estrosi". Lui, estime que "c'était pas évident et que c'est plutôt l'Etat qui est en cause mais il y avait une sécurité plus importante à l'Euro 2016". Pas le même son de cloche chez Aurélie Amani Joly qui se dit "encore plus choqué" qu'avant son témoignage, "comme on sent que ce sont des mensonges, on est encore plus mal" dit-elle. "On connaît très bien sa personnalité, quand il a quelque chose dans la tête il fonce" regrette une victime.
Quand on lui demande si elle attendait des regrets elle répond avec une question: "mais vous venez de quelle planète monsieur ?"
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