C'est la fin d'une polémique. En Vendée, une statue de saint Michel, archange de la paix, devait être déboulonnée, selon une décision du Conseil d'État rendue en avril dernier. Mais le maire des Sables-d'Olonne et le curé ont proposé un compromis : déplacer la statue de quelques mètres, sur une parcelle privée... Une solution pour apaiser les esprits.
Aux Sables-d'Olonne, en Vendée, la statue de l’archange saint Michel va être déplacée de quelques mètres. La décision a été annoncée ce lundi 28 août par le maire de la ville et le curé de la paroisse Saint-Michel. Une cérémonie est prévue le 30 septembre, au lendemain de la fête de saint Michel, au cours de laquelle la statue, tout juste installée, sera bénie par Mgr François Jacolin, évêque de Luçon.
Le bras de fer durait depuis 2019 entre le maire des Sables-d’Olonne, Yannick Moreau, et la Libre-Pensée. Ce courant anticlérical demandait, au nom de la séparation de l’Église et de l'État, le déboulonnage de la statue de saint Michel érigée devant l'église du même nom. L’association avait déjà fait parler d’elle en demandant le retrait de la croix surplombant la statue de Jean-Paul II à Poërmel (elle a obtenu gain de cause en 2017) ou le déboulonnage d’une statue de la Vierge Marie sur l’île de Ré en 2022 (affaire toujours en cours).
En avril dernier, le Conseil d'État avait tranché et avait demandé que soit démontée la statue de l'archange. Mais le curé et le maire de la ville ont proposé un "plan B" : déplacer la statue de l’archange de 13 mètres, sur une parcelle privée achetée début juin à la mairie par le diocèse. Un compromis pour que la statue reste sur le parvis de l'église. Elle y avait été installée en 2018, après être restée pendant plus de 80 ans dans la cour d'une école privée.
On ne va pas nous diviser à cause d’une statue
La paroisse a dépensé 16.000 euros pour financer l’achat de la parcelle de 53 m2 et la rénovation d’une rampe d’accès pour personnes handicapées. Un coût nécessaire pour apaiser les esprits. "Cette ville est une ville apaisée, explique le Père Antoine Nouwavi, le curé de la paroisse Saint-Michel, et donc on ne va pas nous diviser à cause d’une statue." Saint Michel est, dans la tradition catholique, l'archange de la paix...
Cette solution permet de prendre en compte l’avis des habitants, selon le Père Nouwavi. "Nous avons voulu tenir compte de la volonté des Sablais", se félicité le prêtre. Après un référendum organisé par le maire des Sables-d’Olonne en mars 2022, sur les 4.593 votants, 94,5% avaient soutenu le maintien de la statue sur la place.
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Malgré cela, "nous n’avons pas réussi à convaincre les tribunaux, nous n’avons pas obtenu gain de cause auprès de la Justice", regrette Yannick Moreau le maire (divers droite) de la ville, interrogé par Tanguy Papin de RCF Vendée. "Pour nous, l’attaque des laïcistes radicaux était infondée, déclare l’élu, cette statue est l’emblème du quartier, c’est la figure de proue du patrimoine local."
Amer, Yannick Moreau fait "un constat de tristesse". "Ça devient une priorité en France en 2023 de déboulonner des statues... Dans quel pays on vit pour qu’en 2023, dans une société qui est déjà en proie à une certaine forme de tension, on en rajoute pour voir déboulonnées des statues ?" Le maire de la ville ajoute : "Le problème aux Sables-d’Olonne c’est l’accès au logement, c’est la montée du niveau de la mer, ce n’est pas la statue de saint Michel !"
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