Deux semaines après sa prise de poste en tant que directeur général des Foyers de Charité, le général Benoît Durieux détaille pour la matinale de RCF Radio Notre Dame son nouveau rôle au sein de l’organisation. Alors que l'institution a été secouée par des révélations d’abus sexuels et spirituels, le général entend bien en redorer l’image à travers une prise d'action rapide, de concert avec les conseillers pontificaux.
Alors que les Foyers de Charité ont traversé des enquêtes au sujet d’abus sexuels et spirituels, la nomination du général Benoît Durieux au poste de directeur général des Foyers a pour but de “relancer une dynamique” à l’organisation. L’ancien militaire, ex-directeur de l’Institut des Hautes-Études de Défense Nationale, a pris les rênes de l’ensemble de communautés il y a 2 semaines. Il décrit son nouveau rôle et ses objectifs dans la matinale de RCF Radio Notre Dame.
Suite aux premières accusations d’abus sexuels et spirituels portées contre des membres des Foyers de Charité, l’organisation fondée par Marthe Robin avait été placée sous le contrôle de délégués pontificaux. Au printemps dernier, la commission indépendante chargée de relire l'histoire de l'œuvre, permettant ainsi de faire la lumière sur les abus, avait démissionné en bloc. Benoît Durieux arrive dans ce contexte sensible en tant que directeur général des Foyers. À notre micro, il affirme que son rôle sera de “mettre en œuvre les orientations décidées par les conseillers pontificaux”. Il rappelle l’importance qu’il accorde à “l’accompagnement des victimes” et au fait “d’avoir une vision claire et objective des foyers de charité”.
Afin d’atteindre ses objectifs, l’ex-général s’est rendu sur le terrain et a entamé une visite des foyers, en commençant par celui de Châteauneuf-de-Galaure. Ses échéances à court terme sont déjà fixées. Il ambitionne notamment “d’arriver très vite à une assemblée générale ” regroupant des représentants des différents foyers à travers le monde. Cette démarche synodale lui permettrait de fixer un cap clair à l’ensemble des membres des Foyers de Charité, “la feuille de route donnée par le Saint-Siège”.
Nous allons suivre la feuille de route donnée par le Saint-Siège.
L'ancien militaire a-t-il été recruté pour remettre de l'ordre ? Benoît Durieux s’en défend. Selon lui “des tas de gens auraient pu être recrutés” à sa place. Il se définit comme un simple “passionné”, “chargé de préparer des décisions et de les mettre en œuvre”. Ce n’est donc non pas en tant qu’ex-général de corps d’armée qu’il prend les rênes des Foyers de Charité, mais en tant que laïc attaché au projet de Marthe Robin.
S’il admet sans sourciller que les Foyers de Charité se sont montrés dysfonctionnels, Benoît Durieux insiste tout de même sur le bien fondé de l’organisation, défendant un projet qu’il considère toujours comme ayant du sens. “L'œuvre est remarquable parce que, quand ca commence, Marthe Robin a une intuition d’une modernité étonnante”, souligne-t-il. En effet ces foyers sont des lieux d’action sociale et certains sont dotés “d’écoles, de lycées qui jouent un rôle très important”. Ce sentiment semble être partagé par les membres des communautés dont Durieux dit “qu’ils sont très lucides sur ce qui s'est passé et très désireux de voir un nouvel élan donné aux foyers”.
L'œuvre est remarquable parce que, quand ca commence, Marthe Robin a une intuition d’une modernité étonnante.
Alors que d’autres œuvres de charité catholiques telles que la Fondation Abbé Pierre se trouvent au milieu de scandales, le devoir de “lucidité” et “d’exemplarité” est essentiel, selon l'ex-général.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !