N'est-ce pas déjà trop tard pour éviter l'emballement de la planète entre réchauffement climatique et disparition du vivant ? Non, selon Bruno David, docteur en paléontologie, biologiste marin et président du Museum national d’histoire naturelle. Dans son livre "À l’aube de la sixième extinction. Comment habiter la terre" (éd. Grasset), il alerte sur la protection de la biodiversité.
D'entrée de jeu, le titre de l’ouvrage peut sembler alarmiste. Pour autant, il n'est pas définitif. "L’espèce homo sapiens finira par disparaitre mais si on veut reculer l’échéance, il faut agir", affirme Bruno David.
Cette action peut se traduire par un sommet comme le "One Planet Summit" débuté lundi à Paris et regroupant de nombreux chefs d’État autour de la question de la biodiversité. "Il y a une prise de conscience d’un certain nombre de gouvernants au sujet de la biodiversité. [Ce sommet], c’est un premier jalon qui est posé avec des clauses de revoyure au long de cette année", explique Bruno David qui y a assisté.
Si de nombreux événements de ce type ont pu être organisé autour du climat, c’est l’une des premières fois, selon Bruno David, qu’un sommet est axé sur la biodiversité. "La biodiversité était négligée, on l’oubliait trop. Il n'y a pas de hiérarchie entre climat et biodiversité. On ne vit pas sans biodiversité", assure-t-il.
Une prise de conscience qui s’explique notamment par les analyses de scientifiques permettant de chiffrer de manière précise le déclin de certaines espèces. "On a des courbes avec des tendances qui nous montrent que ça ne va pas très bien. Cela doit nous alerter. Un déclin peut finir par une extinction", alerte le docteur en paléontologie.
Avec ce livre, Bruno David veut contribuer à l’éveil des consciences. "Tous nos comportements portent atteinte au reste de la planète. Il faut simplement avoir conscience que certains de nos actes sont excessifs", explique-t-il, ajoutant qu’en France, les sols de la surface d'environ un département sont artificialisés tous les huit ans.
"Nous sommes la biodiversité, poursuit le biologiste. Nous avons besoin des autres espèces pour exister. Si on n’a plus de biodiversité, nous ne respirons plus d’oxygène." Toutes ces alertes doivent nous mener à adopter une attitude plus modeste vis-à-vis de la planète selon Bruno David. "Si on change nos comportements, on peut être vraiment optimiste. Si on laisse tranquille la biodiversité, ça va aller mieux", conclut-il, optimiste.
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