La carte scolaire est dévoilée ce mardi dans le Cher. Une quarantaine de classes sont menacées de fermeture. Les mobilisations se multiplient, notamment à la campagne. Exemple dans le petit village du Chautay.
C'est une journée décisive qui s'ouvre ce mardi 13 février pour les écoles du Cher. La carte scolaire pour la rentrée de septembre sera connue aujourd'hui. Rien n'est encore officiel, mais 19 postes d'enseignants devraient être rendus et une quarantaine de classes pourraient fermer. La faute à une baisse d'effectifs : 560 élèves en moins dans le premier degré pour la rentrée des classes 2024. Ce sont surtout les écoles de campagne qui risquent de payer un lourd tribut. Enseignants, parents d'élèves, syndicats et élus ont multiplié les mobilisations ces derniers jours pour dénoncer cette situation.
Parmi les communes sous la menace d'une fermeture, il y Le Chautay, dont l'école ne compte qu'une seule classe. Malgré ses 260 habitants, le village situé dans l'est du Cher a déjà recueilli pour sa pétition près de 900 signatures (en ligne et sur papier) pour s'opposer à la fermeture de l'école. « Il y aura des conséquences pour la scolarité des élèves, pour les familles, les parents, les habitants, le village... » s'inquiète Mélanie Bau-Barat, représentante des parents d'élèves. « Ça veut dire plus de vie dans le village, plus de jeunesse au Chautay et des enfants qui vont être déplacés dans une autre école ». En cas de fermeture, direction La Guerche-sur-l'Aubois, à quelques kilomètres du village pour les enfants « dans des classes déjà surchargées » prévient Mélanie Bau-Barat.
Les classes surchargées, les enfants de l'école du Chautay ne doivent pas vraiment savoir à quoi cela ressemble. Et pour cause : dans leur école, une seule classe et une seule enseignante pour s'occuper de 16 élèves, de la petite section au CM2. Un cadre idéal pour apprendre ? « Quand ils ont la chance d'être peu nombreux, ils travaillent mieux » assure Mélanie Bau-Barat, qui prend l'exemple de son fils, « il a 5 ans et il est en grande section. Ça fait quelques mois qu'il sait déjà lire un livre presque en entier ! La marge de progression quand on est dans un petit effectif, elle est énorme ». Pour défendre leur école, une soixante de manifestants se sont réunie lundi matin pour organiser un barrage filtrant. Pour eux, pas question de lâcher face à l'Éducation Nationale : « On ne leur laisse pas le choix ! Notre mot d'ordre, c'est qu'on va nous entendre et on va continuer de bouger. Lors du barrage, chaque famille était mobilisée et les parents ont pris des jours de congés pour être là. Ce n'est pas fini ! »
Les représentants de l'école du Chautay seront reçus par les services départementaux de l'Éducation Nationale mercredi soir. À noter que le député du Cher François Cormier-Bouligeon et les sénateurs Marie-Pierre Richier et Rémi Pointereau demandent au Gouvernement un moratoire sur les suppressions de postes d'enseignants pour la rentrée de septembre 2024.
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