Charlie hebdo : 10 après, le souvenir de Michel Renaud est toujours vivant

"Je dois dire que c’est... (elle souffle), que les mots sont difficiles à trouver pour en parler... C’était la sidération." Voilà les premiers mots de Pierrette Viel lorsqu’on lui évoque cette journée du 7 janvier 2015. Une journée sombre, marquée par la mort de 12 personnes au sein de la rédaction de Charlie Hebdo, dont une, 'presque par hasard', nous dit-elle. Ce jour-là, Michel Renaud avait été invité par Cabu, après leur rencontre au Rendez-vous du Carnet de Voyage en novembre 2014.

Mais à l’évocation de ce nom, très vite, le sourire de Pierrette revient, notamment lorsqu’elle évoque l’héritage de Michel Renaud : "Ce qui reste aujourd’hui ? C’est cette passion pour le voyage, l’écriture, le dessin… Il a transmis cette passion de la littérature de voyage, mais encore plus celle d’un voyage éthique et responsable : savoir voyager en posant un regard particulier sur le monde. En créant le festival, il a redonné une vraie place aux carnettistes !"

Une pensée partagée par François Hollande, président de la République au moment des faits, qui déclare sur nos antennes le 6 janvier : "Michel Renaud représentait la liberté d’expression, mais finalement la liberté tout court !"

Un homme passionné 

Lorsqu’elle évoque son ami, Pierrette Viel ne peut s’empêcher de souligner l’humaniste qu’il était. "Il a vraiment apporté un esprit au Rendez-vous du Carnet de Voyage, c’était quelqu’un de passionné, vous savez !" Un mot qui revient souvent lorsqu’on parle de cet Auvergnat d’adoption, devenu une figure incontournable de Clermont-Ferrand au fil des années. "Quand on partait sur des discussions, ça n’arrêtait pas ! Mais c’était aussi un sacré caractère… Quand je repense à lui, et ça me fait sourire, je pense à ses coups de gueule, connus de tous, aussi forts qu’éphémères !' ajoute Pierrette Viel, qui prononce le prénom 'Michel' comme pour signifier qu’il est toujours présent."

S’il en était passionné, le territoire aussi s’est pris d’affection pour lui. Le lundi 6 janvier, en présence de François Hollande, de sa femme et de sa fille, Michel Renaud, de là-haut, a vu le patio de l’Hôtel de Ville, où il avait travaillé, être désormais baptisé de son nom.