Bourges
Depuis décembre, un orgue a pris place dans l'ancienne abbatiale de Massay. L'instrument arrive des Pays-Bas et va donner une autre ampleur aux célébrations dans l'édifice.
Terminé le synthétiseur pour les célébrations ! L'église Saint-Paxent de Massay dispose désormais d'un orgue, ce qui n'est pas si courant dans les édifices ruraux. L'instrument a été installé il y a quelques semaines et béni par l'archevêque de Bourges, monseigneur Beau, le 22 décembre dernier, juste avant Noël. Un projet qui a coûté 70 000 euros, financé par les dons des particuliers, la Fondation du Patrimoine et les collectivités locales. L'orgue arrive des Pays-Bas et date du XVIIIᵉ siècle. Une grande partie de son matériel est d'origine, même si le buffet a été en partie refait dans les années 60/70. « C'est un petit instrument avec un seul clavier et un pédalier en tirasse qui n'a pas de jeu propre », présente Emmanuel Georgeon, président de l'association des Amis des orgues du pays de Vierzon.
L'orgue de Massay dispose d'environ 800 tuyaux, soit 10 fois moins que celui de Notre-Dame de Paris. Il ne s'agit certes pas d'un instrument monumental comme le grand orgue de Bourges (environ 3 500 tuyaux), mais Emmanuel Georgeon l'apprécie : « Il a beaucoup de caractère et pas mal de possibilités ! Il y a neuf jeux, mais des jeux coupés qui permettent d'avoir un récit accompagné et donc de donner l'illusion de deux claviers. Souvent, dans un orgue, vous avez énormément de jeux, mais il y en a pas mal qui se ressemblent. Ici, chacun a son caractère et ils arrivent à bien se marier. L'acoustique généreuse de l'abbatiale lui réussit très bien ». Quelques semaines après son installation, l'instrument est encore en période de rodage. Les peaux de la soufflerie sont notamment soumises aux aléas de la météo et des faibles températures de ce mois de janvier.
L'église Saint-Paxent accueille de nombreux fidèles grâce à sa position centrale dans la paroisse, et fait régulièrement le plein durant l'été, assure le père Olivier Crestois, curé de la paroisse de Notre-Dame de la Fraternité. L'orgue va donner une autre dimension aux célébrations, se réjouit le prêtre qui est à l'initiative du projet : « Dans la bénédiction, l'orgue est presque personnifié. Ça permet de percevoir que la louange de Dieu associe non seulement la terre, mais aussi le ciel, parce que dans l'orgue, on a voulu imiter tous les instruments, la voix humaine, mais aussi la voix céleste. Ça permet de vivre cette communion, cette louange de Dieu, d'une manière qui la sublime et permet aussi de le ressentir physiquement et émotionnellement. »
Une dimension cultuelle évidemment, mais aussi culturelle. L'association des Amis des orgues du pays de Vierzon compte bien organiser des concerts d'orgue dans l'ancienne abbatiale. L'instrument devrait aussi être utilisé par la classe d'orgue du Conservatoire de Vierzon.
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