Colère agricole, futur gouvernement : la députée écologiste de la Vienne Lisa Belluco répond

Vendredi dernier (le 6 décembre), des agriculteurs ont déposé des pneus et du lisier devant la permanence de la députée écologiste, Lisa Belluco. Un moyen d’exprimer leur colère, selon les syndicats. Ils reprochent aux élus d’avoir voté la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier et son budget. Celui-ci contenait des mesures d'urgence permettant de soutenir économiquement les agriculteurs. La députée de la première circonscription de la Vienne a proposé aux représentants de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) et des Jeunes Agriculteurs d’avoir un temps d’échange.

🛑 La FNSEA et les JA veulent nous impressionner ?
💬 Je veux rester dans le dialogue.

🚜 Malgré les déversements de fumier et déchets, ce matin j’ai échangé avec leurs représentants locaux, pour leur rappeler que @EELV et @Gpe_EcoloSocial :
- s’engagent pour leurs revenus ;
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— Lisa Belluco (@LisaBelluco) 6 décembre 2024

Unis contre l’accord avec les pays du Mercosur

Il a été question « du traité entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie), puisque c’est un sujet d’actualité particulièrement brûlant », explique Lisa Belluco.

C’est pour lutter contre cet accord de libre-échange que les agriculteurs ont repris leurs manifestations en cette fin d’année. « Sujet sur lequel on sait se retrouver » affirme l'élu. Pour elle, cet accord est un non-sens écologique : « le but n’est pas d’accélérer encore et toujours et de multiplier les échanges internationaux [...] c’est toujours plus de pollution. » Pourtant, l’Union européenne a accepté la mise en place de ce traité de libre-échange, le 6 décembre dernier. Mais Lisa Belluco l’assure, « ce n’est pas fini ».

Bien d’autres difficultés pour les agriculteurs

La députée a aussi entendu les autres difficultés du secteur agricole, « les problèmes de revenus, des problèmes de trésorerie et des problèmes de paperasse (démarches administratives) ».

Lisa Belluco a également souhaité leur montrer qu’elle et le parti écologiste essayaient de mettre des choses en place, « lors de la journée d’initiative parlementaire des écologistes en avril 2024, nous avons fait voter un texte proposant l’instauration de prix plancher sur les produits agricoles. Ce texte, qui visait l’amélioration du revenu [...] n’a pas été inscrit à l’ordre du jour du Sénat, ni par le gouvernement, ni par les sénateurs. »

Elle s’engage à travailler sur ces questions de revenus, mais aussi de mesures facilitant l’installation de jeunes agriculteurs. « Si c’est un gouvernement de gauche et du Nouveau Front populaire, ce sera l’un des sujets prioritaires. »

11 mesures prioritaires pour le futur gouvernement

Justement, suite à la censure, Emmanuel Macron est à nouveau à la recherche d’un Premier ministre. Il a promis de le nommer rapidement. Les écologistes étaient donc reçus ce lundi 9 décembre par le président. Une première vague de consultation, suivie aujourd’hui, mardi 10 décembre, d’une réunion avec les différentes forces politiques. Seuls le Rassemblement national et les Insoumis n’y sont pas invités.

Pour ce futur gouvernement, le groupe écologiste et social a établi onze mesures prioritaires. Preuve, selon Lisa Belluco qu’il faut se concentrer avant tout sur le fond.

Avec ces onze mesures, l’objectif est de dire que peu importe le casting ou presque, l’important, c’est de faire pour les Françaises et les Français.

Notamment sur les sujets jugés urgents, comme les questions de licenciement et d’industrie, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ou encore les déserts médicaux.

Une majorité texte par texte

Selon la députée, « il faut réfléchir en termes de majorité par projet [...] ce ne seront pas forcément les mêmes majorités. » Il faut donc travailler texte par texte, même si l’écologiste est consciente des limites de la situation actuelle, « Emmanuel Macron l’a dit lors de son allocution de la semaine dernière, il a parlé de dix mois. Il risque de dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale dans dix mois, donc on ne va pas révolutionner la France et prendre toutes les mesures du programme du Front populaire, ni même les onze mesures en dix mois. »

Chez Les Ecologistes, nous aimons quand les choses sont claires...

Non, nous ne participerons pas à un gouvernement "d'intérêt général" avec LR ou des macronistes ou je ne sais qui.

Il est d'ailleurs très ironique que le President de la République utilise cette expression de… https://t.co/FM15UFDOPj

— Marine Tondelier (@marinetondelier) December 9, 2024

Après sa première rencontre cette semaine avec Emmanuel Macron, Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti Les Écologistes, a déclaré ne pas vouloir participer à un gouvernement avec des macronistes et des Républicains (LR).