Paris
LE POINT DE VUE DE STÉPHANE VERNAY - Ça y est, Notre-Dame est réouverte. Emmanuel Macron peut donc désormais s'atteler à la nomination d'un nouveau premier ministre. Mais qui pourrait bien remplacer Michel Barnier ? Stéphane Vernay dresse un portrait robot.
Quand aurons-nous un nouveau gouvernement ? C'est la grande question du moment, et j'ai envie de vous dire : pas tout de suite. Le Président de la République a reçu les chefs à plumes du "socle commun", du Parti socialiste et des Républicains vendredi, il recevra aujourd'hui ceux des Ecologistes et des Communistes. Il décidera après avoir consulté les uns et les autres, en espérant qu'il trouve rapidement la formule magique.
En ce moment, la "formule magique" du nouveau Premier Ministre, c'est la combinaison qui permet de désigner quelqu'un qui ne soit pas censuré par ses petits camarades de jeu sous 48 heures. On a urgemment besoin de trouver un nouveau mouton à cinq pattes, capable de monter un nouveau budget en urgence, qui aille au bout cette fois, si on veut éviter de plonger dans une crise politique, financière, économique majeure. Plus le temps passe et l'incertitude perdure, plus notre situation va se détériorer. Pas question de prendre trois mois pour nommer quelqu'un, puis choisir un gouvernement. Il va falloir aller très vite.
On sera fixé dans les jours qui viennent. Dans les heures qui viennent, même, je pense. Il suffirait de trouver quelques politiciens de bien - si ça existe - qui acceptent de se mettre d'accord pour monter un gouvernement provisoire, fait pour durer 10 mois, pas plus, le temps d'élaborer une trajectoire de redressement des comptes publics qui tienne la route, et la voter. Ces messieurs dames qui prétendent diriger le pays pourraient même se mettre d'accord sur une poignée de grandes réformes "d'intérêt général" qui feraient consensus, à droite comme à gauche, pour faire en sorte que la France avance un peu jusqu'à une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale, et de nouvelles élections législatives pour "clarifier" la situation. Disons au mois de septembre de l'année prochaine.
C'est aussi un processus compliqué. La haine que se voue chaque camp et les ambitions personnelles dépassent de loin la notion d'intérêt supérieur de la Nation. Rien ne dit aussi que de nouvelles élections, à l'automne, ne nous redonneraient pas une Assemblée divisée en trois grands blocs, de tailles à peu près égales, et radicalement opposés. Même en changeant de mode de scrutin, en introduisant "une dose de proportionnelle" dans les législatives, rien ne dit qu'on ne reviendra pas au point de départ. Il faudra peut-être expérimenter cela pour finir par se rendre compte qu'il n'y a pas d'autre solution que d'apprendre à dialoguer, faire des compromis, passer des accords entre adversaires. Tous nos voisins le font, chacun dans leurs parlements. Nous, on ne sait toujours pas. Ce n'est pas dans notre culture. C'est le moment de s'y mettre, si on veut éviter la faillite politique, morale et financière qui nous pend au nez.
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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