La COP 28 s’ouvre ce jeudi 30 novembre à Dubaï. Un nouveau sommet pour le climat où les pays devront lever les tabous autour des énergies fossiles, pour espérer réduire les émissions de gaz à effet de serre. D’abord annoncé, le Pape François ne sera finalement pas présent dans l’émirat pour raison médicale. Pour autant, le futur de notre “maison commune” est l’enjeu de tous, y compris des chrétiens. La transformation de nos modes d'existence, plus durables, doit être "au cœur de notre foi", assure Dominique Coatanea, invitée de la matinale RCF, jeudi 30 novembre.
Il était annoncé. Sa venue a finalement dû être annulée. Le Pape François ne se rend finalement pas à Dubaï pour participer au sommet des Nations unies pour le climat. Le souverain pontife, qui souffre d'une inflammation pulmonaire, est mis au repos, et accepte “avec regret” cette décision médicale. Pour autant, il prononcera un discours vidéo diffusée le 2 décembre dans lequel il exhortera les chrétiens à s’emparer du sujet de l’écologie.
L’engagement du Pape François en faveur “de notre maison commune”, est désormais connu. Auteur de l’encyclique écologique et sociale publiée en 2015 Laudato Si, puis d’une exhortation apostolique Laudate Deum pour une meilleure prise de conscience de l’urgence climatique, le pape a fait de la défense de l’environnement un enjeu majeur de son pontificat.
Ce n’est pas vraiment anodin que le pape soit obligé de reprendre la parole sur la question des défis environnementaux huit ans après Laudato Si. “L’ensemble de nos communautés chrétiennes n’ont pas totalement pris la mesure de la bascule, du paradigme qui est en train de changer”, souligne Dominique Coatanea, maître de conférences en théologie morale et éthique au Centre Sèvre, faculté Jésuite de Paris.
“Il remet sur l’agenda de chacune des communautés chrétiennes la nécessité d’entendre que c’est le cœur même de notre foi qui est convoqué lorsque nous disons chaque dimanche que nous croyons en un Dieu créateur du ciel et de la terre”, rappelle-t-elle. Respecter l’environnement, au même titre que préserver son prochain, sont autant des enjeux sociétaux que chrétiens.
Dans son document Laudate Deum, le Pape François rappelle son engagement à soutenir le processus multilatéral, notamment le processus des COP, “en disant que ça ne va pas assez vite”. Reprenant les mots du Pape François, la spécialiste du texte Laudato Si assure qu’il faut que les parties de la COP “entrent dans des dispositifs contraignants, et obligatoires”. Ce sommet pour le climat doit faire “émerger des stratèges du bien commun”, peut-on notamment lire dans l’exhortation apostolique du Pape François.
Si Dominique Coatanea assure que ce serait “présomptueux” de croire que la prise de parole du Pape François puisse peser dans les négociations entre les différents acteurs, elle indique cependant que ce discours doit avoir un poids auprès de l’ensemble du mouvement œcuménique. “C’est encourager toutes les initiatives. En France, nous avons tout le travail autour de l'Église verte”.
Les catholiques, les protestants, les orthodoxes doivent s’engager. “Parmi les hommes et les femmes de bonne volonté, que les chrétiens entendent qu’il s’agit là d’une responsabilité de leur foi. Il ne s’agit pas simplement de quelque chose d’optionnel. C’est au cœur même de cet engagement de foi que Dieu appelle à une transformation de nos modes d'existence”, justifie la théologienne catholique.
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