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Dans la Vienne, une fondation territoriale pour soutenir les associations locales

Dans la Vienne, une fondation territoriale pour soutenir les associations locales

Un article rédigé par Baptiste Imbert - RCF Bordeaux, le 15 avril 2025 - Modifié le 17 avril 2025
L'invité RégionLa fondation territoriale : une initiative de soutien aux acteurs locaux

Depuis septembre 2023, des entreprises et acteurs publics de la Vienne ont uni leurs forces pour créer une fondation territoriale. Objectif : soutenir financièrement et humainement les associations locales qui agissent face aux fragilités du territoire, notamment en matière de mobilité et d’alimentation durable. Un modèle de mécénat collectif encore peu répandu, mais en plein essor.

Les lauréats de 2024 Les lauréats de 2024

Née de l’initiative de chefs d’entreprise locaux, la Fondation territoriale de la Vienne est un outil inédit dans le département. Sa mission : permettre aux acteurs économiques et publics d’agir ensemble pour soutenir les associations d’intérêt général. « L’idée, c’était de réfléchir à comment contribuer concrètement à notre territoire, au-delà du seul rôle des pouvoirs publics », explique Hélène Pasgrimaud, déléguée générale de la fondation.

Inspiré d’un mouvement plus large qui prend de l’ampleur en France, ce modèle de mécénat collectif territorial vise à créer un fonds de solidarité local, à taille humaine. « En travaillant à l’échelle départementale, on peut tisser des liens concrets entre entreprises et associations, et mieux répondre aux enjeux de proximité », poursuit-elle.

Des projets concrets dans l’alimentation et la mobilité

Dès sa création en septembre 2023, la fondation s’est appuyée sur les diagnostics territoriaux de ses partenaires publics, dont Grand Poitiers et le Département de la Vienne. Deux axes d’action prioritaires ont été identifiés : l’accès à une alimentation durable pour tous et la mobilité.

Un premier appel à projets a été lancé. Résultat : 10 initiatives soutenues parmi une trentaine de candidatures. Côté alimentation, la fondation a accompagné des structures comme la ferme Emmaüs à Maisoncelles, le restaurant d’insertion “Le goût des autres” à Châtellerault ou encore l’épicerie itinérante “La Bouff’et d’air” dans le sud de la Vienne, sur un territoire jusque-là peu couvert par les circuits d’aide alimentaire.

En matière de mobilité, un projet a particulièrement retenu l’attention : le garage solidaire Soligo 86, premier du genre dans le département. Un dispositif précieux pour les personnes en situation de précarité, notamment les bénéficiaires du RSA, pour qui le manque de mobilité est l’un des principaux freins au retour à l’emploi.

Un accompagnement au-delà du financement

Outre un soutien financier ( 5 000 euros par structure en 2024), la fondation propose un programme d’accompagnement complet : diagnostic 360° avec France Active, formation sur mesure, mise en réseau des porteurs de projet… « On ne fait pas que distribuer des chèques, on aide les associations à grandir, à se structurer, à échanger entre elles », insiste Hélène Pasgrimaud.

Une dynamique collective en pleine croissance

Aujourd’hui, la Fondation territoriale de la Vienne compte plus de 40 mécènes privés, deux partenaires publics et environ 60 structures impliquées dans la gouvernance ou les missions diverses. En 2024, tout comme en 2023 année de son lancement, elle a collecté 100 000 euros, et vise 250 000 euros en 2025, malgré un contexte économique incertain.

La démarche séduit bien au-delà de la Vienne. « On reçoit de nombreuses sollicitations d’autres territoires intéressés par notre fonctionnement. Cela montre que ce modèle de solidarité locale répond à un besoin réel », se réjouit la déléguée générale.

La fondation ne prétend pas remplacer les dispositifs existants, mais s’inscrire en complémentarité. « L’idée n’est pas de se substituer aux départements ou aux agglomérations. Nous travaillons en lien étroit avec eux, pour apporter un coup de pouce sur des projets structurants, parfois expérimentaux, qui ne trouvent pas toujours de subventions publiques », conclut Hélène Pasgrimaud.

 

RCF Bordeaux
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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