Quand on parle de besoins, on se situe à la croisée des appétences, des désirs, des envies, des exigences… Ce n’est pas simple. Mais il faut le savoir : le mot "simple" en français ne rime avec aucun autre mot ! Pas plus que le mot "pauvre", d’ailleurs. Vous pouvez vérifier.
J’ai animé un atelier réunissant des personnes très vulnérables et d’autres qui ne l’étaient pas, autour de cette notion de besoin et de précarité.
C’est vrai que le besoin évoque immédiatement le manque ! La question que nous nous sommes posée à la fin de cet atelier était : "Qu’est-ce vraiment que la précarité ?" Pour tous les participants plutôt aisés, dont je faisais partie, la précarité, c’était : ne pas avoir de toit, ne pas pouvoir nourrir ses enfants, ne pas pouvoir se chauffer, ne plus avoir de voiture ou d’argent.
Pour les personnes accueillies dans cette structure, un centre d’hébergement d’urgence, la précarité, c’était : "Quand je ne peux pas voir ma famille et mes enfants restés au pays." "Quand je fais la manche et que personne ne me regarde." "Quand je n’ai parlé à personne de toute la journée." Elles mettaient en avant d’autres besoins avant les besoins matériels ! Nous, nous parlions de sécurité physique et matérielle, de besoins primaires et fondamentaux. Mais ceux qui avaient moins que nous évoquaient d’abord le besoin de sécurité affective et relationnelle.
Cela m’a rappelé un échange avec Dominique, de l’association Après 47, membre de la FEP (Fédération de l’Entraide Protestante), qui œuvre pour la protection de l’enfance. Dominique m’avait expliqué que la représentation des besoins en psychologie avait évolué. Vous connaissez la célèbre pyramide de Maslow, qui hiérarchise les besoins ? Aujourd’hui, on parle plutôt d’un "méta-besoin" qui conditionne la plupart des autres. Ce méta-besoin n’est pas du tout symbolique : il s’agit précisément du besoin de sécurité affective et relationnelle, qui repose sur l’existence de liens avec des personnes stables, constantes, fiables et disponibles.
Alors, à l’heure où nous célébrons Saint Nicolas ou où nous finalisons notre liste pour le Père Noël, pensons aux vrais besoins et aux vrais cadeaux. Offrons ceux qui soutiennent, comprennent et réconfortent. Des cadeaux qui disent :
À méditer en ce tout début d’Avent !
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
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