L’été n’est pas encore terminé et pourtant il est déjà marqué au fer rouge dans les mémoires. Canicules à répétition, sécheresse, feux de forêts, grêles et orages violents, la saison estivale a été rythmée par les phénomènes climatiques extrêmes. Selon un sondage, c’est un Français sur cinq qui a pris conscience de l’urgence climatique au cours des trois derniers mois.
Après un été où les Français n’ont pu qu’observer les images de rivières asséchées et de feux de forêts d’une ampleur inédite, la rentrée politique du gouvernement fin août a une consonance particulière. Et pour cause : les prédictions affirmées par les climatologues depuis des années ont pris une toute autre envergure cet été, trois mois durant lesquels un Français sur cinq a pris conscience de l’urgence climatique.
Autres chiffres marquants : 86 % des concitoyens se disent inquiets des événements à venir tandis qu’un Français sur sept explique avoir peur d’être victime d’un événement climatique, selon deux sondages distincts. Une prise de conscience qui ne date pas seulement de cet été mais que l’on pouvait déjà constater il y a quelques années. Seulement, ce qui semblait « abstrait » est devenu « une expérience quasi-physique dans laquelle […] nous avons basculé », explique François Dubet, sociologue et ex-directeur à l’Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales.
Cependant, l’enjeu réside dans la capacité des Français à ne pas oublier les événements climatiques de cet été. Si 10 millions de logements sont concernés par des risques de fissures en raison de la sécheresse, les Français sont désormais directement confrontés aux effets du réchauffement climatique.
Mais la rentrée approchant, et avec les préoccupations autour du pouvoir d’achat, de l’énergie et le retour des températures plus clémentes, cette prise de conscience pourrait ne pas perdurer. Selon Gerhard Krinner, climatologue et directeur de recherche au CNRS, « il est vraiment difficile d’arriver à une prise de conscience dans la durée. C’est notre faute à tous d’avoir la mémoire courte et de préférer le petit confort du quotidien ».
Derrière la prise de conscience cognitive du dérèglement climatique se joue aussi l’aptitude des citoyens à adapter leur quotidien à de nouvelles méthodes. François Dubet met cependant en garde sur la mal-adaptation au dérèglement climatique, écueil dans lequel il est très facile de tomber. Par exemple, "mettre la climatisation consomme énormément d’énergie et pourrait mettre en péril les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre réalisés en parallèle". En attendant, la prise de conscience est réelle mais pas tout à fait une réalité générale.
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