Vingt-sept institutions religieuses, dont pour la première fois deux diocèses catholiques français, ont annoncé, le mardi 12 novembre, leur désinvestissement des entreprises exploitant les combustibles fossiles. Ce geste envoie un signal fort aux négociateurs du sommet climatique de l’ONU, qui se tient à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre.
"Un impératif moral" : les institutions religieuses mondiales appellent à mettre fin à l’ère des combustibles fossiles.
La prise de position des institutions religieuses mondiales s’inscrit dans la continuité de Laudato Si’, la deuxième encyclique du pape François publiée le 18 juin 2015. Elle aborde la question des énergies renouvelables et insiste sur l’importance de mettre un terme à "la destruction de la Terre par l’emploi des énergies fossiles." Sa diffusion a sensibilisé l’Église à ces enjeux, comme en témoigne l’assemblée plénière des évêques à Lourdes, qui a consacré de 2019 à 2022 deux journées à la réflexion écologique. Ces consultations ont notamment permis la mise en place de référents en écologie dans de nombreux diocèses.
Cette prise de conscience a conduit à une gestion plus rigoureuse des investissements de l’Église et de l’impact de ses financements. Le collectif Lutte et Contemplation et le Mouvement Laudato Si’ invitent les institutions chrétiennes à aller plus loin, notamment en désinvestissant des énergies fossiles. Ces mouvements sont convaincus que les banques et les institutions financières jouent un rôle clé dans la perpétuation de l’extraction de pétrole, de charbon et de gaz. Les institutions religieuses mondiales affirment que l’investissement dans les combustibles fossiles n’est plus éthique en raison de leurs impacts extrêmes sur le climat, la biodiversité et l’humanité. Depuis la publication de Laudato Si’, 570 institutions religieuses dans le monde se sont engagées dans cette démarche de désinvestissement.
Le mardi 12 novembre, onze diocèses ont annoncé leur désinvestissement des énergies fossiles, dont huit en Italie, deux en France et un en Irlande. C’est la première fois que des diocèses catholiques français se retirent des investissements dans les combustibles fossiles. Il s’agit des diocèses de Grenoble et de Nantes.
Par ce geste, nous souhaitons nous mettre en cohérence avec notre foi et également inviter chacun à s’interroger sur ses finances, car cela fait partie de notre chemin de conversion à tous.
Jean-Michel Mithieux, trésorier du diocèse de Grenoble, justifie cette décision en expliquant que "depuis plusieurs années, le diocèse de Grenoble-Vienne veille à ce que ses choix économiques soient guidés par les principes fondamentaux de la Doctrine Sociale de l’Église. Laudato Si’, et plus récemment Laudate Deum, nous rappellent l’importance de mettre nos actes en cohérence avec notre foi." De son côté, Mgr Laurent Percerou, évêque de Nantes, a déclaré avoir pris conscience de l’impact du dérèglement climatique sur les personnes pauvres : "Nous nous engageons désormais résolument à désinvestir des énergies fossiles d'ici cinq ans. Par ce geste, nous souhaitons nous mettre en cohérence avec notre foi et également inviter chacun à s’interroger sur ses finances, car cela fait partie de notre chemin de conversion à tous." Les deux diocèses encouragent les membres de l’Église à suivre leur exemple et à se désengager à leur tour des énergies fossiles.
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