Bordeaux
LE POINT DE VUE DE CORINNE BITAUD - La 29ᵉ COP Climat s'est ouverte hier à Bakou, en Azerbaïdjan. L'enjeu principal : financer la lutte contre le changement climatique.
La présidente de la Commission européenne, le président de la République française et de nombreux autres chefs d’État, notamment des pays les plus riches, ne participeront pas à cette rencontre.
Le 13 décembre 2023, à la clôture de la COP28, le ministère de l’Écologie annonçait : "Victoire sur la sortie des énergies fossiles !" Il précisait alors : "La France se félicite de cet accord historique […] qui engage l’ensemble des 195 parties vers la sortie des énergies fossiles et affirme plus que jamais l’objectif des 1,5 degré."
Or, un an après ce cri de victoire, 2024 apparaît comme l’année du pari perdu de la COP21. Nous avons dépassé les +1,5 °C. Quant à la "sortie" des énergies fossiles, Shell a réduit ses ambitions climatiques, BP a renoncé à son objectif de réduction de production, et Total cherche toujours à construire, à travers les parcs naturels de Tanzanie et d’Ouganda, le plus grand oléoduc chauffé du monde.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée, entourée d’océans et abritant la troisième plus grande étendue de forêt tropicale de la planète, est particulièrement affectée par les changements climatiques. Son Premier ministre, James Marape, a annoncé qu’il protestera par son absence contre, je cite, "les promesses vides et l’inaction." Conscients de cet enjeu, les responsables des cultes français ont adressé il y a quelques jours une lettre ouverte à nos gouvernants, appelant la France à être exemplaire et à soutenir un Traité de Non-Prolifération des Combustibles Fossiles. Peut-être sans grande illusion quant aux effets de ce plaidoyer.
Pour aller au-delà des déclarations, le Conseil Œcuménique des Églises et le Mouvement Laudato Si’ incitent désormais les Églises et les croyants à s’engager concrètement contre le financement des énergies fossiles, notamment par des choix bancaires responsables.
Ce matin, 27 institutions religieuses à travers le monde montrent l’exemple en annonçant leur désinvestissement des entreprises de combustibles fossiles. Parmi elles, pour la première fois, figurent deux diocèses catholiques français : Nantes et Grenoble-Vienne. Comme près de 600 institutions religieuses dans le monde, dont l’Église protestante unie de France depuis 7 ans, cessons nous aussi, à titre personnel, de soutenir les énergies fossiles. Désinvestissons. Tarissons également la demande de pétrole en renonçant aux voitures thermiques, aux chaudières au fioul et aux produits importés non indispensables. Investissons notre argent ailleurs. Chaque litre de pétrole économisé compte.
Joignons enfin la prière au geste, en rejoignant, par exemple, les cercles de silence proposés pendant cette COP par le collectif Lutte et Contemplation.
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