Quel est le sens de l'œcuménisme ?
A l’occasion de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, RCF a réuni quatre représentants de différentes confession. Ils dialoguent sur le sens des rencontres entre chrétiens de différentes Eglises.
La pasteur Corinne Gendreau de l’Eglise protestante unie à Bordeaux
Le père orthodoxe Jean Claude Gurnade du patriarcat de Roumanie
Le père Serge Ricaud, curé d’Arcachon, délégué à l’oecuménisme dans le diocèse de Bordeaux
Le pasteur Samuel Duval de l’Église évangélique baptiste de Bordeaux.
Des chrétiens qui se retrouvent chaque année pour prier ensemble lors de célébrations, c’est ainsi que se vit la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Mais l'œcuménisme ne se résume pas à quelques rencontres, c'est un lieu de partage de points de vue et de véritables échanges. « C’est un peu comme revoir les membres d’une même famille », souligne la pasteur protestante Corinne Gendreau, « dans un esprit apaisé de discussion ». Un lieu où « la théologie fondamentale, dogmatique, laisse place au dialogue et à la communion avec les autres », ajoute le père orthodoxe Jean-Claude Gurnade.
Mais ce n’est pas toujours chose facile et le pasteur baptiste Samuel Duval souligne l’importance d'oser écouter d’autres idées. «Je me confronte aux propres limites de mon système et aux propres limites de mon communautarisme, sans me perdre parce que l’oecuménisme est complètement opposé à l'idée de syncrétisme », explique-t-il. « La confrontation me repositionne, repositionne ma foi, mon groupe de foi baptiste évangélique à sa juste place, c'est à dire pas comme divin, mais comme moyen humain de comprendre la grâce ».
Chaque année, ce sont des temps de prière qui sont proposés lors de la semaine de l'unité. Ceci dit, le pasteur évangélique souligne l’importance de transformer le modèle de ce rendez-vous annuel. « La semaine de l'Unité est pour moi trop centrée sur des célébrations qui ne permettent pas l'expérience de la rencontre de l'autre. Il faut qu'on les transforme en France. C'était bon il y a 40 ou 50 ans, mais il faut complètement transformer la semaine de l'unité pour ce soit des rencontres ». Des rencontres qui permettent aussi d’ajuster nos positons théologiques, de faire évoluer chacun, explique la pasteur Corinne Gendreau. « On s'enrichit dans toute rencontre parce que dans nos discussions, il y a un petit déplacement, il y a un enrichissement mutuel, il y a un déplacement. Ça oblige à à réfléchir et à peut être revoir un peu sa position, sa perception, la compréhension de certains points de l'Évangile, etc. On est tous chercheurs de sens pour nos vies avec l'Évangile ».
La rencontre oui, mais sans oublier la prière, qui unit, rappelle le père Jean-Claude Gurnade. «La prière est essentielle . Certes, nous partageons, la même foi en la mort et la résurrection du Christ. Nous partageons un unique baptême, et c'est déjà très important. Mais la prière nous unit. C'est la prière, la relation personnelle que les uns et les autres avons avec le Christ et que nous partageons à ce moment-là, qui fait la vraie valeur de l'œcuménisme. »
Cette expérience de dialogue ou de prière commune ramène les chrétiens à une expérience de conversion, conclut le père catholique Serge Ricaud. « Nos églises, nos confessions sont toutes en processus de conversion. Il n'y a aucune Église qui est convertie totalement au Christ, et donc nous le découvrons et nous le redécouvrons à chaque rencontre et par la prière et par les échanges ».
Chaque semaine sur RCF Bordeaux, retrouvez les représentants des Eglises chrétiennes dans un dialogue œcuménique.
"Le plateau spi", le mercredi de 12h à 13h en direct
Rediffusions : jeudi 19h / dimanche 9h
Chaque jour de la semaine, un sujet d’actu avec un invité interviewé par chaque radio RCF de Nouvelle Aquitaine.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !