Ce lundi 13 février débute la visite apostolique dans le diocèse de Fréjus-Toulon, ordonnée par le pape François. Confiée à Mgr Antoine Hérouard, elle fait suite à la décision de Rome, en juin dernier, de suspendre les ordinations sacerdotales.
Qu’est-ce qu’une visite apostolique ? C'est une procédure décidée par le Saint-Siège, quand des plaintes ont été émises au sujet de la gouvernance, d’agressions sexuelles ou de dérives sectaires. On a appris ce mardi 7 février que le diocèse de Fréjus-Toulon ferait l'objet d'une visite apostolique dès le 13 février.
C’est le pape François qui a voulu cette visite apostolique, comme l'explique Mgr Antoine Hérouard, à qui elle a été confiée. L'archevêque de Dijon sera assisté de Mgr Joël Mercier, ancien secrétaire du dicastère pour le clergé. Ils commencent leur mission ce lundi 13 février. Mgr Hérouard et Mgr Mercier iront à la rencontre de "tous ceux qui exercent des responsabilités dans le diocèse". Une rencontre avec l’évêque, Mgr Dominique Rey, est prévue "en fin de parcours". Et ceux qui le souhaitent pourront demander à être reçus par l’un des deux visiteurs ou écrire à l'adresse : visite.apostolique@diocese-frejus-toulon.com.
Avant l’annonce de cette visite apostolique, Mgr Rey avait tenté de prendre les devants en annonçant, en septembre 2022, plusieurs décisions : "un état des lieux des communautés présentes dans le diocèse", "la suspension de l’accueil de communautés" ou encore "l’accueil de nouveaux prêtres soumis à l’approbation du conseil presbytéral". Le diocèse était dans l'attente d'informations de la part du Saint-Siège, comme il était expliqué sur le site du diocèse : "Depuis la suspension des ordinations en juin, aucune nouvelle information n’est parvenue de Rome et le Diocèse ne sait toujours pas quand pourront de nouveau être ordonnés prêtres et diacres."
"La visite apostolique se situe dans le droit fil des événements précédents, décrit Mgr Hérouard, la visite fraternelle du cardinal Aveline et puis la décision de Rome de suspendre les ordinations au mois de juin dernier." Le 2 juin 2022, en effet, le diocèse de Toulon annonçait la décision du Saint-Siège de suspendre les ordinations. Une rare sanction qui avait provoqué la stupeur chez les catholiques. Elle faisait suite à la "visite fraternelle" du cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille. Celui-ci avait pointé du doigt l’accueil dans le diocèse de communautés aux dérives sectaires ainsi qu’un manque de discernement au sujet des séminaristes.
Mgr Dominique Rey avait lui-même reconnu "des erreurs d’appréciation et de discernement dans l’accueil et le suivi de certaines communautés". Yves-Marie Sévillia, le chef de cabinet de l’évêque de Toulon, avait alors convenu sur RCF que c’était le "point d’originalité du diocèse" que d’accueillir des "communautés aux charismes divers" - missionnaire, charismatique ou traditionnel.
Une politique d’accueil qui n’est pas sans conséquences. En 2008, Mgr Rey avait incardiné Thierry De Roucy, le fondateur de Points-Cœur originaire de l’Oise, dont il avait accueilli la branche féminine en 2001. Thierry de Roucy a été renvoyé de l’état clérical en 2018. Plus récemment, Mgr Rey a pris lui-même des mesures à l’encontre de Nicolas Buttet, fondateur de la communauté Eucharistein, que l’évêque de Toulon avait ordonné en 2003. Le prêtre de nationalité suisse fait actuellement l’objet d’une enquête canonique.
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