Alors que l’association L-214 vient de dévoiler mi-mai une nouvelle vidéo choc dénonçant les conditions d'élevage "d'un autre âge", d'un éleveur de lapin du nord de la France, la revue Sans transition ! consacre son dernier numéro à la condition animale dans son édition thématique intitulée "Renouer avec l’animal, repenser nos liens pour mieux coexister".
Que nous révèle l’association L214 dans cette nouvelle vidéo choc de maltraitance animale ? Des cages de quelques dizaines de centimètres carrés, dont la taille est inférieure à une feuille A4, grillagées, sans accès extérieur, sans lumière du jour, un lapin dont la patte est bloquée dans le grillage... La vidéo publiée par L214 aujourd'hui montre des conditions d'élevage inacceptables, à l’encontre du bien-être animal. En réaction, Auchan qui commercialise ce lapin sous la marque labellisée "Lapin du Ch'ti", a annoncé se "désengager" de ce fournisseur et lancer une enquête interne.
Et on le comprend car cette filière était estampillée "responsable" par le distributeur en magasin... Les services de l’État n’ont pas tardé à se saisir du dossier. La direction départementale de la protection des populations (DDPP) a effectué un contrôle dans l’élevage visé mercredi après-midi. Celui-ci n’a pourtant relevé aucune infraction. L’élevage serait pourtant conforme à la réglementation. "Une seule éleveuse s’occupe de l’élevage de 13.000 lapins, elle ne peut même pas consacrer quelques secondes à chaque animal. Comment peut-elle respecter la législation ?" s’interroge l’association L214.
Autre actualité en lien avec la condition animale, le gouvernement s’apprête à renouveler pour trois ans la liste des "espèces sauvages susceptibles d’occasionner des dégâts", comme le renard ou le corbeau freux. Tous les trois ans en effet, le ministère de la Transition écologique publie la liste des animaux qualifiés de "nuisibles" pour certaines activités humaines, et ce sans que soit prise en considération la place occupée par ces espèces dans les écosystèmes, ni le rôle d’auxiliaire qu’elles peuvent jouer pour l’agriculture et la santé.
Un récent sondage Ifop commandé par les associations Aspas et LPO, entre autres, révèle qu’une forte majorité de Français est opposée à un tel classement, dont la méthode est largement rejetée par la communauté scientifique. D’après ce sondage commandé en mai, 65% des adultes interrogés n’approuvent pas le classement des animaux sauvages dans lequel figurent actuellement le renard, la fouine, la martre, la belette ou encore le geai des chênes et l’étourneau sansonnet.
Les deux tiers des personnes interrogées rejettent également la méthode de classement utilisée, basée sur des déclarations de dégâts récoltées par les fédérations de chasse. Fait remarquable : la forte opposition des Français révélée vaut aussi bien à la ville (pour 64% des communes urbaines hors région parisienne) qu’à la campagne (64%).
Face à une opinion publique de plus en plus sensible à la condition animale, plusieurs collectivités ont décidé de proposer une charte dédiée à la condition animale. C’est en effet le cas de Rennes, qui vient d’adopter une "charte sur la condition des animaux". Élaborée de manière participative, ce document comporte 29 engagements déclinés en 105 actions à mener sur le territoire, pour conforter le lien entre les humains et les animaux, qu'ils soient domestiques, sauvages ou "liminaires", autrement dit vivant à proximité des humains. D’autres collectivités comme Lyon, Paris, Bordeaux ou encore Nancy, Metz et Grenoble ont déjà lancé cette dynamique.
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