Marseille
Après l'effondrement du 17 rue de Tivoli, dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 avril 2023, le bilan humain est lourd. Huit habitants ont perdu la vie dans cette tragédie, probablement due à une fuite de gaz, selon le Parquet de Marseille. Une ville et un quartier restent traumatisés. RCF est allé à la rencontre des enfants du quartier.
A 200 mètres à peine du lieu de l'explosion, derrière un grand portail vert, orné d'une croix, les enfants du quartier se retrouvent dans un petit havre de paix. Dans la cour de l'Oeuvre Jean-Joseph Allemand. A l'ombre des grands platanes, il suffit d'évoquer "les immeubles qui sont tombés" pour qu'un petit groupe de parole se forme.
Tabatha, Joséphine et Inès en parlent ouvertement, c'est difficile pour elles de passer chaque jour près de ce trou béant, là où l'immeuble qu'elles ont toujours connu n'est plus. Selon ces trois amies, l'ambiance du quartier est glauque et triste, "ils ont bouclé tout le quartier, les policiers nous demandent les passeports pour rentrer à la maison, pour aller au collège il faut faire un grand détour."
Pour tous les minots du quartier c'est un soulagement que l'Oeuvre Jean-Joseph Allemand soit restée ouverte. "Ici on peut se changer les idées".
J'ai dit à Olivier, le directeur Olivier Passelac [ndlr], que ça m'a traumatisée de voir ma tante et ma maman pleurer.
Marie et Louna, 11 et 9 ans, ont aussi beaucoup à raconter. Marie, voit sa cousine, son oncle et sa tante venir loger chez elle. Ils ont perdu leur logement à la suite de l'explosion. "J'ai dit à Olivier que ça m'a traumatisée", évoque Marie en regardant dans le vide.
Louna, elle, se souvient bien de l'explosion, elle rentrait d'un anniversaire ce soir-là, en sortant de la voiture elle a ressenti et entendu le boum "c'était comme si une énorme pierre était tombée". Avec sa famille ils ont participé à la collecte pour les sinistrés "j'ai donné des draps, des vêtements qui me vont plus".
Pour les accueillir, Olivier Passelac, directeur de l'Oeuvre, se mobilise. Avec toute son équipe il fait tout pour aider ces enfants à parler de ce qui les angoisse. "Il suffit d'ouvrir la porte, et ils vident leur sac".
En s'appuyant sur sa foi chrétienne il répond aux questions des enfants "Dieu n'est pas à l'origine du mal, il n'est pas là pour nous tester, il est comme un père ou une mère, qui nous accompagne dans cette épreuve. Et nous avons cette espérance, qui nous aide à ne pas nous replier sur nous-même, mais plutôt continuer à s'entraider."
L'Oeuvre sera bientôt un refuge pour de nouveaux enfants. Ceux de l'école rue de Tivoli, réquisitionnée par la mairie pour encore quelques jours.
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