Olivier Véran a fait une visite éclair en Sarthe hier. Il s'est rendu dans l'usine Eaton-Souriau de Champagné. L'occasion d'échanger sur l'emploi des seniors et la réforme des retraites.
L'usine Eaton-Souriau de Champagné ouvre rarement ses portes aux visiteurs. Il faut dire que l'entreprise est spécialisée dans la connectique et travaille surtout pour des projets classés, entendons par là militaires.
Olivier Véran a visité le site hier. Lors des échanges avec les employés qui ont suivi, le porte-parole du gouvernement a surtout parlé d'un sujet. En effet, l'ancien ministre de la Santé est "venu ici car il croit à l'emploi des seniors." avant d'ajouter que "quand une entreprise prend cet enjeu à bras le corps, notamment en accompagnant tout au long de la vie, elle y arrive." Il a cité en exemple des "employés recrutés ici à 60 ans."
Franck, technicien méthode assemblage recruté à Souriau à 56 ans, est d'accord. "Ici, c'est royal pour ça. Il n'y a pas de discriminations." "Cela fait partie de notre éthique", confirme Patrice Cavelier-Bros, président de la division Interconnect du groupe Eaton. Au-delà des valeurs, le dirigeant reconnait avec pragmatisme que "nous avons besoin des compétences de nos anciens, et ça nous évite des grands à-coups de formation quand une génération part à la retraite."
Mais les visites ministérielles sont souvent le fruit du calendrier. De lui-même, Olivier Véran est venu à la réforme des retraites et a fait le lien avec l'ordre du jour. Selon lui, "dans les pays où on travaille un peu plus tard, on voit que quand vous avez 55 ans, on considère que vous avez assez d'années devant vous pour vous accompagner dans une reconversion personnelle." Olivier Véran a ainsi incité les employés à être solidaires avec "les petits salaires, notamment les agriculteurs. Personne n'aura moins de 1100 euros de retraite grâce à la réforme."
Sur ce point, les employés de l'usine n'ont pas semblé convaincu. Pour Franck, "il est venu faire un peu de pub. À titre perso, si je peux partir plus tôt, je le ferai." Le professionnel de la connectique a conclu sur un trait d'humour : "Je travaille depuis que j'ai dix-sept ans, je vais pas continuer jusqu'à soixante-dix-sept."
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