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Faut-il dérembourser l'homéopathie ?

RCF,  - Modifié le 15 avril 2019
Depuis un an, la bataille fait rage entre les pros et les antis homéopathie. Remboursée en partie depuis les années 60, l’homéopathie pourrait à l’avenir coûter plus cher aux malades.
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La guerre de l'homéopathie fait rage

Pour tenter de trancher ce débat qui semble sans fin, Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, a saisi la Haute Autorité de Santé, afin qu’elle évalue l’intérêt pour la santé publique des médicaments homéopathiques. La Haute Autorité de Santé devrait rendre son avis au mois de juin prochain, ce qui devrait donner lieu à une décision au niveau gouvernemental.

A quelques semaines seulement de cette échéance, c’est peu de dire que le débat sur le sujet s’intensifie. Le 28 mars dernier, les Académies de médecine et de pharmacie recommandaient de cesser le remboursement des médicaments homéopathiques. Du côté des professionnels du secteur, la riposte s’organise avec une vaste campagne de communication et d’interpellation des patients. Plus des 2/3 des Français seraient favorables au remboursement des traitements homéopathiques.
 

Une thérapeutique qui existe depuis 200 ans

C’est dans ce contexte que Stéphanie Gallet recevait ce matin Valérie Lorentz-Poinsot, directrice générale de Boiron, leader sur le marché de l’homéopathie dans le monde. Cette dernière rappelle que l’homéopathie, "ce sont des médicaments qui sont inscrits dans toutes les pharmacopées du monde. Ils sont prescrits par des professionnels de santé. C’est une thérapeutique qui permet de répondre à des soins, qui existe depuis plus de 200 ans, et qui fait totalement partie de l’histoire de la médecine".

En France, précise Valérie Lorentz-Poinsot, l’homéopathie est utilisée dans plusieurs domaines. "Les troubles anxieux, les affections des voies aériennes supérieures, les douleurs musculo-squelettiques, mais aussi en soin de support en oncologie" lance-t-elle, en donnant l’exemple d’une femme atteinte de cancer, qui utiliserait l’homéopathie pour diminuer son stress, et enrayer les effets secondaires d’une chimiothérapie. En clair, l’homéopathie est un soin de support, de complément.
 

Une menace pour les emplois chez Boiron

Pour Valérie Lorentz-Poinsot, "rembourser l’homéopathie est une évidence pour plusieurs raisons. Pour la santé publique : aujourd’hui l’homéopathie répond aux enjeux majeurs de santé publique, en divisant par deux la consommation d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires, et par trois la consommation d’anxiolytiques. Pour des raisons de finances publiques : l’homéopathie est peu chère, mais si demain elle était déremboursée, il y aurait un effet report sur d’autres traitements plus coûteux pour certains".

La directrice générale de Boiron explique également que son laboratoire emploie 3.600 personnes, dont 2.600 en France. "Nous fabriquons 100% en France, et 90% de nos unités fabriquées sont pour le marché français. Demain, il faut aussi maintenir ces emplois en France. Il y a une réelle menace sur 1.000 emplois aujourd’hui" prévient Valérie Lorentz-Poinsot.
 

Un fondement scientifique et pas d'effet placebo

On reproche aujourd’hui à l’homéopathie son absence de fondement scientifique. Pour la directrice générale de Boiron, c’est totalement faux. "L’homéopathie est née de la science il y a plus de 200 ans. Des études, il y en a. Plus de 5.000 sur les bases de données scientifiques. La question se pose sur les hautes dilutions. Il y a des études là-dessus" se défend-elle. Autre reproche adressé à ce type de soins : l’effet placebo. "Cela va bien au-delà de l’effet placebo" précise Valérie Lorentz-Poinsot, qui indique que "les patients en témoignent chaque jour",  ajoutant que "les professionnels de santé ne l’utiliseraient pas s’il y avait un effet placebo".

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