Le festival Lumière se tient du 14 au 22 octobre. Vous pouvez profiter des séances pour découvrir ou revoir les grands classiques du cinéma. Près de 200 films sont projetés dans toute la métropole lyonnaise pour cette 15e édition qui met cette année le réalisateur Wim Wenders à l’honneur. De quoi contenter un public cinéphile comme amateur. Avec 740 000 visiteurs l’an dernier, c'est l'un des plus grands festivals de cinéma d’Europe. Un engouement populaire dans cette ville où le cinéma est né à la fin du 19e siècle. Mais comment faire vivre cet héritage ?
Le 19 mars 1895, rue Saint-Victor à Lyon devant l’usine Lumière, Louis, le deuxième fils de la famille Lumière tourne le premier film de l’histoire qui sera projeté. Un petit film ou « vue Lumière » intitulé La sortie de l'usine Lumière à Lyon. On observe le personnel de l'usine quitter son lieu de travail. Les ouvrières en premier et les cadres ensuite.
Quelques mois plus tard, le soir du 28 décembre 1895, au Salon Indien du Grand Café à Paris, l’ambiance est chaleureuse mais beaucoup de chaises sont vides, seulement trente-trois spectateurs assistent à la première séance publique du Cinématographe Lumière. Ils ont payé un franc sans trop savoir ce qui les attend. L'opérateur lumière allume une boîte en bois. Le mur prend vie et le public découvre, estomaqué, les premiers sketches des frères Lumière : La sortie des ouvrières de l'usine Lumière, puis une Leçon de voltige à cheval, une Pêche aux poissons rouges… Ces trente-trois curieux viennent d’assister à la première séance de cinéma.
Dans la salle ce jour-là, un certain Georges Méliès, enchanté par ce qu’il vient de découvrir. Il souhaite acheter un cinématographe aux Lumière mais ces derniers refuseront préférant former des opérateurs et les envoyer dans le monde entier. C'est un grand succès pour ces deux frères lyonnais qui font rayonner les décors de leur ville dans le monde entier.
Lyon qui a souvent été mise en lumière ensuite par les réalisateurs, une ville historique du 7ème art, une ville des arts. Philippe Roger est historien du cinéma enseignant chercheur à l’université Lumière Lyon 2. À l’occasion du 100e anniversaire du cinéma il a écrit Lyon: Lumière des ombres, un livre sur ces cinéastes et ces regards, multiples portés sur cette cité du cinéma. « Lyon a été filmée au fil des années depuis les frères Lumière. C'est une ville de peintres, il y a quelque chose de cinégénique »
En 1982, un acteur entre dans la danse, qui fera rayonner encore plus la ville des Lumières : une association fondée notamment par le critique cinéma et historien Bernard Chardère : l’institut Lumière. Un festival qui a attiré en 2022 pas moins de 740 000 visiteurs. Mais comment le festival fait-il rayonner et grandir le 7e art ? Pour Maëlle Arnaud, la directrice de la programmation du festival Lumière, ce festival est un lieu qui attire les cinéphiles, les réalisateurs, les acteurs qui se nourrissent de ces films classiques pour leur création. C'est aussi un lieu d'échange pour eux, un lieu de partage.
Au-delà de l’Institut Lumière, le cinéma à Lyon, c’est aussi le musée de la miniature et du cinéma créé en 2005, avec des décors et pièces uniques des plus grands films du grand écran mais aussi le Pôle Pixel : 30 000 m² et plus de 400 professionnels créateurs d’image et de son, un pôle qui loue des studios, organise des évènements, propose des formations et voit passer des grands de l’industrie comme Alexandre Astier, réalisateur du film Kaamelott : Premier Volet, plus gros succès français de l’année 2021, qui est venue réalisée la postproduction du film au Pôle Pixel ou la dernière Palme d’or à Cannes, Anatomie d’une chute produite par Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma, implanté sur le Pôle Pixel.
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