Alors qu'un nouveau projet de loi sur la fin de vie devait être présenté en février, Gabriel Attal a annoncé, ce mardi 30 janvier, un renforcement des soins palliatifs et la mise en place d'une unité dans chaque département. Si l'on disait Emmanuel Macron hésitant sur le sujet, celui-ci souhaite avancer sur les soins palliatifs.
"Nous renforcerons considérablement les unités de soins palliatifs dans notre pays avec une unité par département", a annoncé Gabriel Attal dans son discours de politique générale, ce mardi 30 janvier, à l’Assemblée nationale. Il a aussi annoncé qu'un projet de loi sur l'aide active à mourir serait examiné avant l'été. Que faut-il attendre de ce nouveau gouvernement ? Le dialogue entre les soignants et le gouvernement peut-il reprendre ?
Lancé en septembre 2022, le débat sur la fin de vie a fait l’objet d’une convention citoyenne jusqu’en avril 2023. À la suite de quoi, Agnès Firmin Le Bodo a rendu un avant-projet de loi à la fin de l’été 2023.
À la fin du mois de décembre, Emmanuel Macron avait parlé d'un plan décennal sur les soins palliatifs, qui devait être annoncé "en janvier". Car si on l’a longtemps dit hésitant sur le sujet, le président souhaite avant tout avancer sur les soins palliatifs, selon Antoine d’Abbundo chef de la rubrique Bioéthique au journaliste à La Croix. Ce plan décennal n'a pas encore été dévoilé.
Sur les 400.000 personnes qui pourraient relever des soins palliatifs, il n’y a que la moitié qui y accèdent aujourd’hui en France
Emmanuel Macron aurait parlé de la fin de vie avec le pape François à Rome. Et "j’ai l’impression qu’il est très à l’écoute de Haïm Korsia, note Agata Zielinski, religieuse xavière et philosophe, le grand rabbin qui, lui, est opposé à l’euthanasie et qui est très attaché à la dimension d’accompagnement sous toutes ses facettes."
Le 8 janvier dernier, à la suite de la cérémonie des vœux du président aux responsables des cultes, il y a eu un malentendu. Emmanuel Macron a annoncé deux textes distincts sur le thème de la fin de vie, ce qui a suscité un malentendu. "Tous les responsables religieux lors d’un échange informel avec le président Macron ont compris qu’il y avait deux textes, rapporte Antoine d’Abbundo, mais deux textes, ce n’est pas deux projets de loi."
Il y aura d’un côté un plan décennal pour le développement des soins palliatifs et de l’autre un projet de loi. "La difficulté et peut-être la raison de la confusion, estime le journaliste, c’est qu’une partie de la stratégie décennale va être conditionnée par un certain nombre d’articles du projet de loi sur la fin de vie qui concerne cette stratégie décennale. Mais l’Élysée a démenti qu’il ait deux textes ou en tout cas deux projets de loi et a bien confirmé qu’il y aurait un projet de loi en trois volets…" C’est-à-dire : le développement des soins palliatifs, l’aide active à mourir et l’accompagnement des proches.
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Pour pouvoir légiférer sur le sujet de la fin de vie, sans doute faudra-t-il aussi renouer le dialogue avec les soignants. La prise de connaissance d’un projet de loi daté d’octobre 2023 par un collectif de 800.000 soignants opposés à la légalisation du suicide assisté et à l’euthanasie a provoqué la rupture du dialogue avec la ministre de la Santé Agnès Firmin Le Bodo.
Ce collectif qui "représente environ la moitié des soignants en France", précise Antoine d’Abbundo a signé la tribune "Donner la mort n’est pas un soin". Il dénonce "le fait que la relation de confiance patient soignant va se dégrader considérablement avec ce projet de loi". Une expression en particulier a soulevé beaucoup de contestation : celle du "secourisme à l’envers"... "Expression extrêmement maladroite, reconnaît Antoine d’Abbundo, qui sera sans doute gommée du projet de loi final."
En tout état de cause, "l’attente des soignants est très, très forte" sur la question, notamment des soins palliatifs. "Il y a eu des progrès mais il reste encore beaucoup à faire", estime le journalise, qui rappelle que "21 départements sont sans unité de soins palliatifs hospitalière". Et que "sur les 400.000 personnes qui pourraient relever des soins palliatifs, il n’y a que la moitié qui y accède aujourd’hui en France".
Le chantier des soins palliatifs est de taille, et présente un défi sur le plan économique. "Tout l’enjeu pour le gouvernement, résume Agata Zielinski, est d’empêcher de faire sorte qu’on ne puisse demander une aide active à mourir par défaut d’avoir été accompagné par des soins palliatifs."
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