JavaScript is required

Fin de vie : comment le gouvernement Attal va-t-il s'emparer du sujet ?

RCF, le 30 janvier 2024 - Modifié le 29 mai 2024
Où va la vie ? La bioéthique en podcastFin de vie : des éléments pour comprendre le débat 1/3

 

Alors qu'un nouveau projet de loi sur la fin de vie devait être présenté en février, Gabriel Attal a annoncé, ce mardi 30 janvier, un renforcement des soins palliatifs et la mise en place d'une unité dans chaque département. Si l'on disait Emmanuel Macron hésitant sur le sujet, celui-ci souhaite avancer sur les soins palliatifs.

 

Catherine Vautrin, nouvelle ministre de la Santé, Paris, le 18/01/2024 ©Xose Bouzas / Hans LucasCatherine Vautrin, nouvelle ministre de la Santé, Paris, le 18/01/2024 ©Xose Bouzas / Hans Lucas

 

"Nous renforcerons considérablement les unités de soins palliatifs dans notre pays avec une unité par département", a annoncé Gabriel Attal dans son discours de politique générale, ce mardi 30 janvier, à l’Assemblée nationale. Il a aussi annoncé qu'un projet de loi sur l'aide active à mourir serait examiné avant l'été. Que faut-il attendre de ce nouveau gouvernement ? Le dialogue entre les soignants et le gouvernement peut-il reprendre ?

 

Un plan décennal sur les soins palliatifs 

Lancé en septembre 2022, le débat sur la fin de vie a fait l’objet d’une convention citoyenne jusqu’en avril 2023. À la suite de quoi, Agnès Firmin Le Bodo a rendu un avant-projet de loi à la fin de l’été 2023.

À la fin du mois de décembre, Emmanuel Macron avait parlé d'un plan décennal sur les soins palliatifs, qui devait être annoncé "en janvier". Car si on l’a longtemps dit hésitant sur le sujet, le président souhaite avant tout avancer sur les soins palliatifs, selon Antoine d’Abbundo chef de la rubrique Bioéthique au journaliste à La Croix. Ce plan décennal n'a pas encore été dévoilé.

 

Sur les 400.000 personnes qui pourraient relever des soins palliatifs, il n’y a que la moitié qui y accèdent aujourd’hui en France

 

Retour sur le malentendu avec les responsables religieux

Emmanuel Macron aurait parlé de la fin de vie avec le pape François à Rome. Et "j’ai l’impression qu’il est très à l’écoute de Haïm Korsia, note Agata Zielinski, religieuse xavière et philosophe, le grand rabbin qui, lui, est opposé à l’euthanasie et qui est très attaché à la dimension d’accompagnement sous toutes ses facettes."

Le 8 janvier dernier, à la suite de la cérémonie des vœux du président aux responsables des cultes, il y a eu un malentendu. Emmanuel Macron a annoncé deux textes distincts sur le thème de la fin de vie, ce qui a suscité un malentendu. "Tous les responsables religieux lors d’un échange informel avec le président Macron ont compris qu’il y avait deux textes, rapporte Antoine d’Abbundo, mais deux textes, ce n’est pas deux projets de loi."

Il y aura d’un côté un plan décennal pour le développement des soins palliatifs et de l’autre un projet de loi. "La difficulté et peut-être la raison de la confusion, estime le journaliste, c’est qu’une partie de la stratégie décennale va être conditionnée par un certain nombre d’articles du projet de loi sur la fin de vie qui concerne cette stratégie décennale. Mais l’Élysée a démenti qu’il ait deux textes ou en tout cas deux projets de loi et a bien confirmé qu’il y aurait un projet de loi en trois volets…" C’est-à-dire : le développement des soins palliatifs, l’aide active à mourir et l’accompagnement des proches.

 

→ À LIRE : Fin de vie : "Les soignants n’ont pas été écoutés", critique le Dr Claire Fourcade

 

Le dialogue entre les soignants et le gouvernement peut-il reprendre ?

Pour pouvoir légiférer sur le sujet de la fin de vie, sans doute faudra-t-il aussi renouer le dialogue avec les soignants. La prise de connaissance d’un projet de loi daté d’octobre 2023 par un collectif de 800.000 soignants opposés à la légalisation du suicide assisté et à l’euthanasie a provoqué la rupture du dialogue avec la ministre de la Santé Agnès Firmin Le Bodo.

Ce collectif qui "représente environ la moitié des soignants en France", précise Antoine d’Abbundo a signé la tribune "Donner la mort n’est pas un soin". Il dénonce "le fait que la relation de confiance patient soignant va se dégrader considérablement avec ce projet de loi". Une expression en particulier a soulevé beaucoup de contestation : celle du "secourisme à l’envers"... "Expression extrêmement maladroite, reconnaît Antoine d’Abbundo, qui sera sans doute gommée du projet de loi final."

En tout état de cause, "l’attente des soignants est très, très forte" sur la question, notamment des soins palliatifs. "Il y a eu des progrès mais il reste encore beaucoup à faire", estime le journalise, qui rappelle que "21 départements sont sans unité de soins palliatifs hospitalière". Et que "sur les 400.000 personnes qui pourraient relever des soins palliatifs, il n’y a que la moitié qui y accède aujourd’hui en France".

Le chantier des soins palliatifs est de taille, et présente un défi sur le plan économique. "Tout l’enjeu pour le gouvernement, résume Agata Zielinski, est d’empêcher de faire sorte qu’on ne puisse demander une aide active à mourir par défaut d’avoir été accompagné par des soins palliatifs."

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

Pour aller plus loin

Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.