Médecin cardiologue, Jean Leonetti a donné son nom à la fameuse loi de 2005 encadrant les droits des malades en fin de vie, la loi Leonetti. A l'époque, le cas de Vincent Humbert avait entraîné le lancement d'une mission parlementaire par le gouvernement Raffarin. En 2016, cette loi sur la fin de vie a été révisée, avec la loi Claeys-Leonetti qui renforce le droit d'accès aux soins palliatifs. Mais Emmanuel Macron souhaite aujourd'hui aller plus loin.
La convention citoyenne sur la fin de vie fera sa première réunion vendredi. L'objectif sera de faire évoluer la loi actuelle. Pour Jean Leonetti, qui a donné son nom au cadre légal actuellement en place, c'est un changement radical de paradigme. "Nous, nous avons fait des lois pour les gens qui vont mourir ; or, maintenant, on essaye de faire des lois pour les gens qui veulent mourir" précise-t-il.
Alors que l'euthanasie n'avais jamais été mis à l'agenda parlementaire en France, l'évolue législative à venir constitue une évolution philosophique majeure pour l'ancien député. Aujourd'hui, "ça n'est pas la loi Leonetti qui fait qu'on n'a pas le droit de donner la mort aux malades agonisants, c'est la loi française, c'est la loi de la République" souligne-t-il.
Dans une démocratie, on ne donne pas la mort
Reprenant les propos de Robert Badinter, il insiste : "dans une démocratie, on ne donne pas la mort". A ceux qui souhaitent aller plus loin, Jean Leonetti répond que légaliser l'euthanasie ne serait pas aller plus loin, "mais aller ailleurs". "La loi actuelle (loi Claeys-Leonetti de 2016, NDLR) et la première des choses pour améliorer la fin de vie" souligne-t-il. "Il y a 26 départements qui sont toujours dépourvus de soins palliatifs".
En septembre dernier, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a rendu un avis favorable à "l'aide active à mourir". Mais pour Jean Leonetti, l'avis de ce comité est biaisé. "Le Comité consultatif national d'éthique a toujours été très réticent - pour ne pas dire opposé - au fait de donner la mort à un malade." Selon l'ancien député, le changement de positionnement est dû au changement des membres du comité. "Comme on ne pouvait pas changer l'avis du comité d'éthique, on a changé les membres", dénonce-t-il. "À l'avenir, il faudra veiller à ce que ce comité soit totalement indépendant du pouvoir."
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