Semences : leur privatisation met en péril la sécurité alimentaire
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Les insectes pourraient devenir la source principale de protéines de notre alimentation d’ici 2050. L’idée a été lancée par l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) afin de trouver une alternative aux protéines animales ou végétales qui sont à l’origine d’une forte part de la pollution mondiale. Mais la consommation d’insectes, dite entomophagie, ne convainc pas tout le monde. Pourtant, on en trouve de plus en plus à la vente et sous toutes les formes ; et ils pourraient devenir un essentiel de nos assiettes plus rapidement qu’on ne le croit.
Vers de farine, grillons, fourmis, abeilles : tant d’insectes comestibles qui sont sources de protéines, calcium, zinc, magnésium ou encore de fer. Ils n’en sont pas encore à remplacer ces bonnes vieilles protéines animales mais le marché de l’insecte comestible est en plein essor. Reste à convaincre chacun de passer le cap et de modifier ses habitudes de consommation et de production. "La consommation d’insectes généralisée et massive paraît encore un peu lointaine", avoue Alexandre Philipon, ingénieur agroalimentaire et fondateur de Cocoriton.
Si la consommation d’insectes est quotidienne et historique dans d’autres régions du monde, l’Occident n’en est qu’à ses débuts en la matière. La Commission européenne a créé le Novel Food, un règlement qui impose que tous les aliments n’ayant pas été consommés avant 1997 soient autorisés au préalable par l'institution pour être commercialisés. "Il faut vérifier qu’ils ne présentent pas de danger pour la santé humaine", explique Alexandre Philipon. D'ailleurs, "c'est plus réglementé que pour les protéines animales", indique Virginie Mixe, coordinatrice à la Fédération française des producteurs, importateurs, distributeurs d'insectes (FFPIDI), co-fondatrice de MinusFarm.
Par ailleurs, il s’agit bien d’insectes d’élevage et non de ceux que l’on trouve dans la nature. En effet, il existe en Europe des fermes d’insectes qui sont élevés pour la consommation animale ou humaine. "Quelques larves sont récupérées dans la nature à l’origine, mais tout se passe ensuite dans l’élevage", confie Alexandre Philipon. En Occident la production d’insectes est moindre mais reste variée. "On en a de toutes les sortes", précise Virginie Mixe.
"Cette source de protéines a beaucoup d’intérêts sur les plans nutritionnel et environnemental", considère l'ingénieur agroalimentaire. D'un point de vue écologique, l’élevage d’insectes ne produit ni gaz à effet de serre ni déchet et est moins consommateur d'eau. "Il n’y a aucun déchet, les déjections sont un engrais organique prêt à l’emploi", explique Virginie Mixe. Qui plus est, l’espace d’élevage est minime et le rendement très grand : "On récolte entre 100 et 150 kilogrammes de vers de farine par mois, dans des conteneurs."
D'un point de vue santé, ils sont riches en nutriments, en acides aminés et en vitamines. Ils apportent davantage de choses pour le corps que les protéines animales, dont il faut même limiter la consommation. "Il y a de nombreux bons côtés", estime Virginie Mixe. Cette dernière précise même que les insectes se découlent en de nombreux aliments : "On peut faire de la farine, des pâtes, des steaks ou des burgers." Voilà de bonnes idées de plats à essayer, de quoi en convaincre plus d’un de sauter le pas.
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