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​Hegel et les Schtroumpfs

RCF,  - Modifié le 23 octobre 2018
Chaque mardi Laurence Devillairs propose sa chronique philosophique.
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Le 23 octobre 1958 paraît le tout premier épisode des aventures des Schtroumpfs dans le Journal de Spirou. Ne me dites pas qu’il y a de la philosophie dans le Journal de Spirou, Laurence !

Et si, il y a de la philosophie dans le Journal de Spirou, ou, plus précisément dans le village des Schtroumpfs. Le village des Schtroumpfs est une véritable leçon de philosophie politique. Il représente une société apaisée, où l’on a su neutraliser les extrêmes et les excès. Il y a des gentils et des moins gentils, mais jamais de véritables méchants. 

Il y a des intellectuels et des moins intellectuels, mais aucune classe sociale, aucune cassure entre les individus. Le village des Schtroumpfs est bel et bien une utopie politique moderne. Ce village enchanté correspond exactement à ce que Hegel, le grand, l’inégalé philosophe allemand, appelle « la belle totalité ». 

En deux mots et cinq secondes, qu’est-ce que cette Cité idéale selon Hegel ?

La Cité idéale, qui correspond selon Hegel à la Cité grecque ancienne, cette « belle totalité », comme il l’appelle, est l’image d’une société où chacun occupe la place qui lui revient, et qui lui ressemble. C’est une société où tout est harmonieux, où les conflits trouvent toujours une issue heureuse et les tensions une résolution sans heurts Une société, où tout se résout, tout se pacifie. Où les citoyens participent activement à la vie publique, où la conscience collective prime sur les intérêts particuliers. 

Où le collectif est quelque chose d’organique, de vivant, que l’on aime et que l’on respecte. Le village des Schtroumpfs est très exactement cette « belle totalité » politique que décrit Hegel, où les individus forment un tout, policé, poli. Où certes, les menaces de ruptures existent mais où les fractures sociales ont été surmontées, pacifiées. Le village des Schtroumpfs, c’est l’utopie d’une société réconciliée avec
elle-même. Et c’est cette utopie que Hegel, et son élève le plus infidèle, Karl Marx, chercheront à voir se réaliser dans l’histoire. Alors, oui, Stéphanie, il y a bien de la philosophie dans le Journal de Spirou.

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