Il s’agissait du dernier survivant lyonnais de la Shoah : Claude Bloch est mort le 31 décembre 2023 à Lyon, à l’âge de 95 ans. Il avait été déporté à Auschwitz quand il était adolescent. Depuis presque 30 ans, il témoignait inlassablement auprès des plus jeunes, pour que son histoire et que l’Histoire ne se répètent pas.
Claude Bloch a été inhumé mardi 9 janvier 2024 au cimetière de la Guillotière à Lyon, avant un hommage officiel rendu à l'hôtel de ville le jeudi 25 janvier.
Du haut de son mètre 65, Claude Bloch apparaissait toujours calme et serein, racontant son histoire avec un ton tout en douceur, en totale contradiction avec l'horreur qu'il avait vécue.
Alors qu'il n'avait que 15 ans, Claude Bloch avait été arrêté le 29 juin 1944 à Crépieux, avec sa mère Eliette Meyer, par la milice de Lyon et son chef Paul Touvier en personne. Arrêtés car ils sont juifs.
Mère et fils seront ensuite déportés à Drancy, puis dans le camp d'Auschwitz, en Pologne, où ils arrivent le 4 août 1944. Là, le fils et sa mère sont séparés. Elle, mourra dans les fours crématoires et ne reverra plus jamais son fils, après l'avoir repoussé du côté du groupe des adultes. Malgré ses 15 ans, Claude Bloch est ainsi choisi dans le groupe des hommes, grâce au pantalon long que lui a conseillé de porter sa mère, même en plein été. « Elle m’a sauvé la vie à ce moment-là grâce à ce détail » expliquera Claude Bloch.
Pendant six mois, Claude Bloch connaîtra à Auschwitz l’horreur au quotidien.
Après sa libération de déportation en 1945, Claude Bloch reviendra à Lyon, tentant de mener une vie la plus normale possible. « Il a passé toute sa vie d'une manière tout à fait anonyme, dans un emploi de comptable aux établissements Peugeot. C'était un homme humble qui n'affichait pas son vécu comme un étendard. Il était tout sauf quelqu'un qui voulait revendiquer un passé et s'en emparer pour acquérir la notoriété » se souvient Jean-Olivier Viout, substitut du procureur général au procès de Klaus Barbie en 1987 et aujourd’hui président du Conseil d’orientation du mémorial de la prison de Montluc, où fut d'ailleurs détenu pendant quelques jours Claude Bloch après son arrestation.
Claude Bloch commencera seulement à raconter publiquement ce qu'il a vécu à partir de 1995, quelques années après sa retraite.
Un récit de témoin direct très précieux selon l’ancien magistrat Jean-Olivier Viout.
À la fin de chacune de ses interventions, Claude Bloch demandait au public de ne pas applaudir, en forme de respect pour toutes les victimes de la Shoah.
Claude Bloch a choisi d’être incinéré, car c’est le sort qui avait été réservé à sa mère expliquait-il. Après son inhumation au cimetière de la Guillotière le 9 janvier 2024, un hommage officiel sera organisé par la Ville de Lyon et par plusieurs associations mémorielles dont Claude Bloch était membre. Elle aura lieu à l’Hôtel de ville lyonnais le jeudi 25 janvier, comme un symbole, deux jours avant l'anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau.
L'actualité qui prend son temps, le choix d'un tempo lent. Info, culture, économie, écologie, religion, sport, mobilités et plus encore : RCF Lyon prend du recul sur le rythme médiatique classique. Après une saison 2023-2024 en quotidienne, Tempo passe en rendez-vous hebdomadaire à la rentrée 2024. Chaque semaine, quinze minutes pour traiter en longueur un sujet concernant le Rhône, le Roannais ou le Nord-Isère, en mêlant interview, décryptage, reportage et ambiance sonore.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !