Sept de nos compatriotes sont retenus en Iran. Pris dans les filets de la République islamique d’Iran. Véritable monnaie d’échange pour le régime des Mollahs. La France s’inquiète de l’état de santé de l’un d’entre eux : Bernard Phelan.
"C'est une question de jours" : la sœur de Bernard Phelan s’alarme ce mercredi de l'état de santé de son frère détenu en Iran et demande sa libération. Ce Franco-irlandais est emprisonné depuis octobre 2022 en Iran. Il est notamment poursuivi pour propagande contre le régime et pour avoir pris en photo des officiers de police. Ce qu’il dément. Il a entamé une grève de la soif et se trouve dans un état critique. Mardi, le ministère français des Affaires étrangères se disait déjà "extrêmement inquiet" concernant l'état de santé de Bernard Phelan. "La France demande qu’il soit relâché sans délai."
Sept Français sont aujourd'hui détenus en Iran selon le quai d’Orsay. Benjamin Brière, qui faisait du tourisme, a été arrêté en mai 2020 et a été condamné à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage. Cécile Kohler, enseignante et syndicaliste, et son compagnon Jacques Paris. Le couple a été interpellé début mai 2022 alors qu'il passait des vacances en Iran. Le régime les accuse d’être des espions français venus soutenir les mouvements de contestation. De faux aveux ont même été diffusés sur une chaîne iranienne.
La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah a elle été arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale. Enfin deux autres personnes dont l’identité pour le moment n’a pas été dévoilée. Et il n’y a pas que des Français. En octobre dernier, le Centre pour les droits humains en Iran, une ONG américaine, recensait au moins une vingtaine d’Occidentaux retenus, dont des Allemands, Autrichien, Suédois ou Belge.
Historiquement, la prise d’otage de l’ambassade américaine en 1979-1980 est la première de la jeune république islamique, face aux États-Unis, avec une cinquantaine de personnes détenues durant 444 jours. Le régime des mollahs s’est fait une spécialité de cette "diplomatie" des otages. Une monnaie d’échange et un moyen de pression pour les mollahs dans le contexte que l’on connaît de soulèvement en Iran.
La situation de l’humanitaire belge Olivier Vandecasteele est un cas d’école dans ce domaine. Il a été arrêté le 24 février 2022. Contre sa liberté, Téhéran réclame la libération d’un Iranien condamné en Belgique pour avoir tenté de commettre un attentat en France, contre des opposants au régime. En juin 2022, le gouvernement belge avait déposé un projet de loi pour autoriser le transfèrement en Iran de personnes condamnées en Belgique, mais la Cour constitutionnelle s’y est opposer.
Et en décembre dernier, on apprend qu’Olivier Vandecasteele a été condamné en Iran à un total de 40 ans de prison et 74 coups de fouet pour espionnage contrebande et blanchiment. Globalement, les nouvelles des otages sont parcellaires. Et pour certains, on ne connaît pas exactement leur lieu de détention. Ce qui est sur c’est qu’elles sont difficiles que l’arbitraire règne. Les droits de la défense sont inexistants et les procès pour ceux qui ont été jugés sont des simulacres.
Certains comités de soutien, comme celui de Fariba Adelkhah ont décidé de médiatiser davantage ces situations. Fin décembre, une lettre ouverte a été envoyée à Emmanuel Macron pour lui demander de changer de stratégie vis-à-vis de Téhéran. En septembre, plusieurs familles d’otages avaient aussi sollicité Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’UE. Mais européaniser la crise des otages n’est pas simple. Les agendas des pays concernés ne coïncident pas et puis le rapport de force entre l’Europe et l’Iran n’est pas du tout le même qu’entre Téhéran et les Washington.
Une situation complexe dont on bien conscience les soutiens des otages. En attendant leur libération, ils se mobilisent pour ne pas oublier. Ce jeudi, à Lyon, un rassemblement est organisé à 18 heures 30 place Carnot, pour le 42e anniversaire d’Olivier Vandecasteele. Le 28 janvier à Paris un autre aura lieu pour soutenir les otages français sur le parvis des Droits de l’homme.
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