Ce lundi marque le 1er anniversaire des attaques terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. 1200 personnes avaient été tuées et quelque 200 otages capturés ce jour-là. Un an après la société israélienne est toujours traumatisée par ces massacres. Pour autant, coté israélien comme palestinien des militants croient encore la paix possible.
Très vite après l’attaque terroriste du 7 octobre et le début de la riposte israélienne à Gaza des voix se sont élevées en Israël pour demander une paix juste et durable avec les Palestiniens. Mais l’horizon est encore très lointain pour de nombreux observateurs du Proche-Orient.
"Sur le plan politique, ce qu'on appelait en Israël le camp de la paix, représenté par une certaine partie de la gauche israélienne, a totalement disparu et sombré. Le camp de la paix, pour le moment, n'apparaît ni soudé, ni suffisamment structuré pour pouvoir proposer quelque chose en Israël" estime Joseph Maïla, enseignant à l’Essec, directeur de l’Institut de recherche et d’enseignement sur la négociation. "Dans une société qui tout entière est entrée en guerre, l'horizon de la paix n'est pas visible" poursuit-il.
Du côté de la société civile en revanche, il y a un terreau actif avec des associations comme le mouvement Women wage peace, ou Standing together opposé à la colonisation des territoires palestiniens. Les pacifistes israéliens et palestiniens sont déterminés à se faire entendre. Le 23 septembre dernier une dizaine d’entre eux étaient réunis à Paris pour un appel à la paix, à l’initiative de l’association française les Guerrières de la paix.
Réunis au théâtre de la Colline pour témoigner, certains ces militants Israëliens et Palestiniens ont perdu de la famille ou des proches lors du 7 octobre. Nava Heftez est rabine, militante pour la paix depuis 50 ans? deux de ses amis ont été assassinée par le Hamas. Ses convictions ont été ébranlées, mais elle a tenu bon. "Nous devons arrêter de voir l'autre comme étant l'enfer. L'autre, c'est la vie" justifie-t-elle.
Du côté palestinien, ces militants de la paix sont aussi présents. Aziz Abu Sarah a perdu son frère il y a 9 ans tué par un soldat israélien. De son deuil, il a choisi de construire un autre chemin que la violence : "il m'a fallu huit ans et cela a été très difficile. Mais finalement, j'ai compris que l'amertume ne fait que vous rendre plus vide. À chaque fois que j’ai choisi de haïr, j'étais l'esclave de la personne qui a tué mon frère."
Le chemin de ces militants pacifistes reste compliqué vis-à-vis de leur communauté d’origine. "Nous sommes prêts à payer le prix, à être considérés par les nôtres comme des traîtres, à être menacés, tout ça, pour la paix" poursuit Nava Hefetz.
Même si dans le contexte actuel le souhait de ces militants semble utopique. "La construction d’une paix durable au Proche-Orient ne peut fonctionner sans implication de la société civile" souligne Joseph Maïla. "Ce qui a manqué à la paix initiée à Oslo en 1993 ce n'est pas tant la dimension politique, mais c'est le langage des sociétés civiles. La paix se fait aussi par le bas" conclu le chercheur.
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