« Cette cathédrale nous la rebâtirons, tous ensemble », avait promis Emmanuel Macron au soir du terrible incendie qui avait défiguré Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019. Quelques jours plus tard, le président annonçait un délai : cinq ans. Un pari qui semblait fou compte-tenu de l’ampleur des dégâts. Alors que les cinq ans se rapprochent, où en sont les travaux ? La cathédrale sera-t-elle prête pour la date de réouverture prévue le 8 décembre 2024, dans un an jour pour jour ? Philippe Jost, président de l’établissement public chargé de « Rebâtir la cathédrale », répond à nos questions.
C’est un symbole : hier, la croix a été hissée tout en haut de la flèche de Notre-Dame reconstruite. « On est heureux de ces étapes franchies qui sont belles, symboliques, et qui nous encouragent », se réjouit Philippe Jost. A la tête de ce chantier tentaculaire sur lequel près d’un millier d’architectes, d’ingénieurs et d’artisans d’art travaillent, il se félicite du chemin parcouru depuis le début des travaux.
Il dresse la liste de ce qui est terminé ou en passe de l’être. « Nous sommes en train de terminer le temps des charpentiers, nous avons déjà rebâti et restauré l’essentiel des voûtes, nous avons quasiment achever les restaurations et le nettoyage de l’intérieur de la cathédrale », détaille-t-il.
Et s’il se réjouit que les délais soient tenus pour le moment, Philippe Jost est conscient malgré tout qu’il reste « beaucoup de travail et d’inconnues ». L’ingénieur général en armement, qui a pris la suite de Jean-Louis Georgelin à sa mort en août 2023, sait que sur de « très grands chantiers comme celui-là, il peut y avoir des grains de sable et qu’il faut toujours être sur le qui-vive » pour être réactif, dit-il. Comme il a fallu l’être lorsque le vent s’est invité pendant les travaux fin octobre, perturbant le bon fonctionnement des grues.
Sur de très grands chantiers comme celui-là, il peut y avoir des grains de sable. Il faut toujours être sur le qui-vive pour avoir la meilleure réactivité.
Et parmi les travaux qu’il reste à faire : celui des couvreurs. Au cours du premier semestre 2024, les charpentes de la cathédrale vont être recouvertes de tables de plomb et d’ornements en plomb. Pendant ce temps le travail sur l’équipement technique et électrique entamé l’été dernier se poursuivra. Il durera au moins jusqu’à l’été prochain.
Les touristes venus pour les Jeux Olympiques de Paris devraient donc revoir Notre-Dame de Paris quasiment comme elle était avant l’incendie. Mais ils ne pourront entrer dedans que le 8 décembre 2024, si les délais sont tenus.
Passé cette date, les travaux ne seront pas finis pour autant. « Nous avons réparé les grands dégâts de l’incendie, maintenant il faut reprendre le programme de restauration qui a été interrompu par l’incendie », explique Philippe Jost. Concrètement, cette phase 3 consiste en la remise en l’état des extérieurs, dégradés en raison du temps et de la pollution.
Ces travaux, qui pourraient durer jusqu’en 2029 ou 2030, seront financés avec le surplus des dons récoltés pour la reconstruction de Notre-Dame. En effet, sur les 840 millions d’euros collectés, seuls 700 millions ont servi aux travaux. Les 140 millions restants doivent donc être injectés au programme de restauration des extérieurs, selon l’ingénieur en chef qui se dit « confiant » à mesure que la date de réouverture au culte et aux visites se rapproche.
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