Serviteur de l'État. Derrière une formule facile, une réalité : consacrer sa carrière à l'intérêt général. Alors que le corps préfectoral vient d’être supprimé par décret présidentiel, Jean-François Carenco - désormais ministre délégué chargé des Outre-mer - raconte son parcours de préfet et évoque sa conception du service de la République.
Incarner l’État n’est pas un métier banal. Les implications familiales sont inévitables "Mes filles ont beaucoup souffert des changements d’affectation, des menaces qu'elles ont eues personnellement, plusieurs fois", confie Jean-François Carenco. Ministre délégué chargé des Outre-mer depuis juillet 2022, il a longtemps été préfet, du Rhône et de Paris notamment. Avant d’intégrer le gouvernement Borne, il a été cinq ans président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
La mission du préfet n’a pas beaucoup varié depuis les débuts de Jean-François Carenco dans le corps préfectoral, il y a trente ans. "Je crois que le rôle du préfet reste le même. D’abord il représente l’Etat, c’est Emmanuel Macron sur le terrain", analyse-t-il. Le préfet, "c’est le représentant du gouvernement, donc il applique les politiques du gouvernement", ajoute-t-il. Le corps préfectoral a été supprimé par décret en avril 2022.
Le préfet, c’est Emmanuel Macron sur le terrain
La proximité du terrain n’est pas une option : "Si le préfet n’est pas assez connu, c’est un tort. Moi, j’étais assez connu dans la rue, le préfet doit être connu dans la rue, c’est un engagement total".
Jean-François Carenco puise sa définition de la République dans sa devise, laquelle en contient, selon lui, toutes les valeurs. La République, "c'est d’abord liberté, égalité, fraternité, mais on l’oublie. C’est ça qui nous rassemble. A mon avis, c’est une devise forte", estime-t-il. "L’important, c’est de continuer à vivre ensemble, c’est de progresser globalement, progresser ensemble", souligne-t-il. Selon lui, impossible de faire société sans considération de l’autre. "Ce qui menace la République, c’est le communautarisme, c’est l’individualisme, c’est le rejet de l’autre, c’est de penser que soi on est meilleur, que l’autre on s’en fout, et ça c’est pas possible", alerte-t-il. Au-delà de la menacer, l’individualisme fait oxymore avec le nom de République : "La République, c’est le contraire du chacun pour soi."
La République, c’est le contraire du chacun pour soi
Si les crises multiples compliquent la vie des Français, la stratégie du bruit et de la fureur adoptée par certains députés dans le débat sur la réforme des retraites n’arrange rien, au contraire, s’agace le ministre : "Je suis au service de la République avec ses joies, ses peines, ses tremblements, ses procédures un peu compliquées, ses récriminations, mais ce que je vois globalement dans le débat sur les retraites ne me fait pas plaisir", grince-t-il. Une volonté qui n’est pas entendue : le projet de réforme des retraites continue d’agiter le parlement.
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