Sur le parcours difficile de la migration, la foi est souvent le seul appui des personnes qui empruntent ce chemin, elle leur permet de trouver du secours. A l'arrivée, la pratique religieuse est aussi un moyen de créer des liens dans le pays d'accueil. A l'occasion de la journée mondiale du migrant et du réfugié ce 29 septembre, témoignages de foi de personnes arrivées en Savoie.
Parti du Cameroun, c'est d'abord en Italie que Roseline a fait étape avec un visa étudiant. Pendant ses études, la situation politique a changé, l'obligeant à rester en Europe. "Je n'avais pas prévu de rester. Il m'a fallu réapprendre à vivre" indique la jeune femme qui réside en France depuis 10 ans " C'est grâce à la foi que je continue à avancer. Je garde espoir, je tiens bon!"
Originaire du même pays, Emmanuel est arrivé en Savoie en juillet 2023 après un parcours très éprouvant. "Le seul repère que j'avais en arrivant ici, c'était l'église. Je me suis assis et le prêtre est venu me voir, je lui ai expliqué que je venais d'arriver et que je ne connaissais personne." Un premier contact qui a permis au camerounais de trouver un logement, de découvrir le Secours Catholique et de créer petit à petit des liens.
La faille qu'il a trouvé pour quitter son pays, Kodgo l'a traduit comme un geste divin. Elevé dans le catholicisme, il ne se rendait plus à la messe ces dernières années. Le long chemin parcouru jusqu'à la France, il l'a vécu donc comme un retour aux sources de sa foi chrétienne. C'est aussi dans une église qu'il a cherché refuge en arrivant mais surtout pour remercier Dieu d'être encore en vie.
Baptisé par immersion dans une église du réveil au Gabon, Steve-Jacques s'est converti au catholicisme. "J'ai cherché la meilleure façon de remercier Dieu pour mon parcours. Et j'ai décidé de faire baptiser mes enfants." Il s'est aussi engagé au Secours Catholique avec Kodjo et Emmanuel.
C'est le thème choisi par le Pape François pour cette 110ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié. Par cette journée instituée par le pape Benoît XV, l’Église catholique veut rappeler ses convictions et ses engagements pour que soient respectés et reconnus dans leurs droits et dignité les migrants, les réfugiés, les demandeurs d’asile et tous les hommes et femmes de la migration.
"Tant que tu n'as pas vécu l'expérience, tu te dis que la migration c'est lointain." explique Roseline "Par la célébration de cette journée, on reconnaît ma présence et mon importance, là où je suis." Migrer, c'est parfois une décision difficile à prendre comme le confie Steve-Jacques "On se demande souvent si on a fait le bon choix". Emmanuel, lui, veut profiter de ce jour pour apporter son soutien. "Il y a beaucoup de dépression chez ceux qui arrivent. Je veux que ceux-là sachent qu'ils ne sont pas seuls."
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