À quelques jours du début de l’Avent, La Vie et l’IFOP publient un sondage sur l’attachement des Français à l’installation d’une crèche chez eux. L’occasion de mesurer que cette tradition reste très présente.
C'est un petit avant-goût de l’Avent, qui démarre dimanche 3 décembre... Les crèches de Noël. Je ne sais pas si vous êtes prêts pour installer la vôtre, mais je peux vous dire que mes enfants, eux, demandent tous les jours si c’est maintenant… Et allez leur expliquer pourquoi l’Avent débute officiellement dimanche, le 3 décembre, et pas demain, le 1er, comme les chocolats du calendrier commercial. En attendant, décorations, étoiles, couronne et bougies se préparent à sortir de leurs boîtes. Bref : ça sent le sapin !
Mais revenons à nos moutons, ceux qui entoureront bientôt les bergers. Vous avez des santons préférés, vous ? Provençaux, napolitains, naïfs, faits-main… ou même – j’en connais – Playmobils ? Chacun son style, son école, et d’ailleurs les opinions assez tranchées qu’on peut avoir sur le sujet témoignent de l’attachement qui demeure pour cette tradition, dont on fête symboliquement les 800 ans cette année.
800 ans, car on attribue la toute première crèche vivante à saint François d’Assise, en 1223 à Grecchio, en Italie. Même s’il est probable que le saint n’ait pas vraiment inventé la crèche, il a joué un rôle incontestable dans l’ancrage populaire des représentations de la Nativité de Jésus. Plus tard, il faudra compter sur les jésuites pour renforcer la diffusion des crèches, notamment avec la miniaturisation des figurines… Et même la Révolution semble avoir contribué, paradoxalement, à implanter cette tradition de Noël à l’intérieur des foyers. Avant que le formidable développement des santonniers finisse d’en faire un incontournable de l’Avent.
Sans surprise, il y a une baisse du nombre de crèches… mais pas aussi importante que ce qu’on pourrait croire. Dans le sondage exclusif Ifop-La Vie que nous publions cette semaine, il apparaît que près trois Français sur cinq faisaient une crèche chez eux dans leur enfance. Et 41 % en installent encore une chaque année. (À titre de comparaison, c’est bien plus que ceux qui déclarent posséder chez eux un chapelet ou un crucifix.)
Là où le sondage intéressant, c’est que, quand on regarde d’un peu plus près les personnes qui restent aujourd’hui attachées à la crèche, seulement 56 % se déclarent catholiques. Elles sont même une sur quatre à se dire « sans religion », mais à conserver la tradition !
Pour une écrasante majorité, c’est d’abord la tradition familiale qui l’emporte. Viennent ensuite, dans les raisons mises en avant, la dimension décorative – c’est de saison ! – ou encore l’occasion de réaliser une activité avec les enfants… Je vous l’ai dit tout à l’heure, les miens attendent la mise en place de la crèche (presque) comme le Messie. Et, tout de même : 40 % des personnes interrogées précisent que c’est aussi un lieu autour duquel on se retrouve pour la prière. Pour trois sur cinq, pratiquants ou non, la crèche est même l’occasion de transmettre la foi en famille.
Plutôt pas mal, non, pour un peu de mousse, de papier rocher et quelques personnages de terre cuite, figures simples et émouvantes de notre humanité qui attend la venue d’un petit enfant sur la paille ? Autour de Marie et Joseph, à quel santon vous identifiez-vous ? Le berger, les mages, la paysanne, l’ange, les artisans, le ravi avec ses bras levés ? Elle est aussi là, la magie de l’Avent : dans ce rassemblement paisible et joyeux, en attendant la nuit de Noël. La crèche, c’est le signe d’une espérance offerte à tous… entre le bœuf et l’âne gris.
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