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Angers : la librairie Contact et la Sadel sont à vendre !

Angers : la librairie Contact et la Sadel sont à vendre !

Un article rédigé par Florian Perray - RCF Anjou, le 19 mars 2025 - Modifié le 2 avril 2025

Deux institutions angevines, la librairie Contact et la Sadel, sont à vendre officiellement depuis le lundi 17 mars 2025. Leur chiffre d'affaire et la fréquentation seraient en chute libre, victime de la concurrence et du commerce en ligne.

La Sadel à Angers est à vendre - Google MapsLa Sadel à Angers est à vendre - Google Maps
La librairie Contact et la Sadel à Angers sont à vendre

Le mécanisme est enclenché. Depuis lundi, la librairie Contact et le magasin Sadel, tous deux situés à Angers, ont été officiellement mis en vente par la Scop SavoirsPlus. Pour cette dernière, la situation financière de ces deux institutions angevines s’est (trop) fortement dégradée ces dernières années. Le chiffre d'affaire de la librairie et du magasin spécialisé dans les fournitures scolaires aurait baissé de 8 à 10% par an face à la concurrence (arrivée de Cultura en 2022 à l’Atoll) et au commerce en ligne.

 

Une réorientation stratégique du groupe

 

« Historiquement, c’est la Sadel qui compensait les pertes des autres magasins (le groupe possède d’autres magasins ou sites de production dans la Drôme, l’Yonne ou la Loire-Atlantique), mais aujourd'hui on est dans une situation un peu plus compliquée où l'ensemble des magasins perdent de l’argent » affirme Patrice Bouyssou, directeur de SavoirPlus. Vendre serait aussi un choix stratégique pour la SCOP qui lui permettrait de se recentrer sur « son cœur de métier » : la distribution de fournitures scolaires à toutes les écoles de France à travers un mode vente par correspondance via un site d'e-commerce. 

Prix de ces fonds de commerce : 200 000 à 250 000 euros, sans oublier des valeurs de stock estimées à près de 400 000 euros. Les annonces de cession ont été publiées lundi 17 mars 2025 sur la presse spécialisée. Mais le destin de ces sites pourrait être très différent.

 

Concernant la librairie Contact, nous sommes dans une grande ville française, dans le centre, avec des équipes qui connaissent leur métier, des équipes passionnées et une librairie qui réalise plus de deux millions d'euros de chiffre d'affaire annuel. Donc je suis convaincu qu'il peut y avoir des repreneurs indépendants intéressés par ce type de commerce.

 

Concernant l'enseigne Sadel, Patrice Bouyssou est un peu moins optimiste. Une partie du chiffre d'affaire est réalisé avec des enseignants, mais la plus grande partie dépend des consommateurs, des particuliers. Ici, le chiffre d'affaire tourne autour des trois millions d'euros selon le directeur de SavoirPlus qui affirme avoir déjà eu des contacts avec de potentiels repreneurs depuis la médiatisation de l’affaire, vendredi 14 mars.

 

Les syndicats et salariés vent debout contre cette décision

 

Pour les salariés et les syndicats, la méthode ne passe pas.  « C'est tout à fait légal, ça a été décidé entre le DG et les administrateurs. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes des salariés associés, s’étrangle Thierry Léger, commercial et délégué FO, on aurait voulu donner notre sentiment sur cette orientation économique ! ». Car dans une SCOP, ce qui est le cas ici, les salariés sont les associés majoritaires de la société. Si le syndicaliste parle de mauvaise gestion de la part de la direction pour expliquer les mauvais résultats des magasins, il craint aussi une perte d’identité en cas de rachat.

 

Vendre les magasins, ça serait un moindre mal pour eux, mais être racheté par qui ? Si c'est pour se retrouver dans le giron de grands groupes capitalistes, comme on le voit actuellement, nous ne serons plus en phase du tout avec les valeurs auxquelles on était attaché dans ces deux entités.

 

Thierry Léger espère bientôt pouvoir organiser une assemblée générale extraordinaire et faire voter l'ensemble des salariés associés, de façon à ce que tout le monde donne son avis, « ensuite il faudra vraiment assumer la décision qui sera prise par les salariés » conclut le commercial. Les repreneurs ont environ six mois pour se faire connaître. Une trentaine d’emplois sont menacés en Maine-et-Loire, chiffre qui grimpe à une cinquantaine sur toute la France puisque d’autres sites, basés notamment en Loire-Atlantique, sont concernés par cette cession.

L'invité de RCF AnjouFermeture de la Sadel et de Contact : "C'est la méthode qui nous scandalise"
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