Depuis cet été, les maisons d'édition enchaînent les reports de sortie littéraire. En cause, une pénurie de pâte à papier. Mais également le blocage des ports d’Asie.
Les confinements impactent durablement l’industrie du papier et du livre, et ceux à plusieurs niveaux. Il faut d’abord noter que durant le ralentissement drastique de nos activités, moins d’arbres ont été coupés. Ce qui entraîne, mécaniquement, une pénurie de pulpe de bois destiné au papier. Durant l’été c’est plus de 1 million de tonnes de papier qui n’a pas pu être produite sur les 7 millions par an habituels.
Cette pulpe permet la fabrication de la pâte à papier destinée aux feuilles de journaux, aux livres en différentes qualités mais aussi aux cartons. Or, de plus en plus de pâte à papier est utilisée non pas pour l'édition mais pour les cartons… Du click and collect, notamment. Ce qui contraint les commandes de papier des éditeurs.
L’activité reprend, mais la pénurie ne s’est pas encore comblée et le prix du papier flambe. Même pour le papier recyclé qui, de 450 euros est passé à 750 euros. Soit une augmentation de 60 %.
On note que la pénurie touche avant tout le monde du livre d’image : la bande dessinée, le manga, le livre pour enfants et le beau livre. Dans le cas du livre pour enfant. Il faut souligner l’autre facette de la pénurie.
Durant plusieurs mois, les ports d'Asie ont été bloqués. Impossible de faire partir les porte-conteneurs à destination de l’Europe.Un porte-conteneurs met 2 mois pour atteindre les côtes européennes. Il faut ensuite un délai variable entre un et deux mois pour que l’éditeur livre ses distributeurs : libraires, grandes surfaces, etc.
Du fait de ces retards de livraisons, les libraires risquent de ne pas recevoir les stocks d’ouvrage pour les ventes de la période de Fête. Certains stocks commandés arriveront plutôt entre décembre et janvier, après le pic de vente, et surtout, lorsque la demande ne sera plus là. Ce seront donc des stocks qui restent à la charge soit des libraires, soit des éditeurs.
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