Bourges
Des jeunes musiciens de toute l'Europe réunis autour de la violoniste Marianne Piketty pour la première Académie du Concert Idéal ont reçu des jeunes de l'EPIDE d'Osmoy la semaine dernière à Noirlac. Concert privé et rapide introduction à la musique classique au programme. Reportage.
Musique ! L'ensemble à cordes le Concert Idéal, basé à Bourges, organisait la première édition de son Académie du 9 au 17 septembre dernier. Pendant plusieurs jours, 10 musiciens d'une vingtaine d'années et issus de toute l'Europe ont travaillé autour de la violoniste Marianne Piketty dans le cadre tranquille de la campagne berrichonne à l'abbaye de Noirlac. Peut-être les futurs grands de demain. Le programme était chargé pour préparer les concerts... mais avec aussi des temps de médiation pour d'autres jeunes, plus éloignés de la musique classique.
Dans le studio 1 de la ferme créative de Noirlac, les heures de travail s'enchaînent pour les musiciens : « On travaille trop ! » concède la violoniste Marianne Piketty. « C'est très intense, avec un planning très serré ». Cet après-midi, l'ensemble va avoir l'occasion de souffler un peu. L'Académie accueille des jeunes de l'ÉPIDE (Établissement pour l'insertion dans l'emploi) installé à Osmoy, une sorte d'école de la seconde chance. Au programme pour ces jeunes, un rapide cours de musique avec découverte des instruments de l'ensemble à cordes, notion mineur/majeur, un peu de chant avec "Frère Jacques" et un petit concert privé. Bartók, Piazzolla et Dvořák semblent avoir convaincu les oreilles néophytes de Damien : « C'était ma première expérience en tant que spectateur dans un concert, ça s'est très bien passé et j'ai beaucoup aimé. J'ai aimé la première pièce, elle était très folklorique ! » Une belle découverte également pour Inès : « Je n'écoute pas ce genre de son d'habitude, ça m'a vraiment apaisée. C'était trop beau et ils sont super forts ! »
Avoir un public qui ne sait pas trop comment les choses vont se passer d'avance, ça nous permet de nous libérer.
"Super forts" on peut le dire, puisque ces jeunes musiciens viennent des meilleures écoles d'Europe. Eva Kobor, étudie le violon à Budapest. Elle a apprécié l'expérience : « Je ne suis pas sûre que d'eux-mêmes, ils ouvriraient YouTube pour écrire Bartók, Divertimento. C'est un plaisir de jouer pour eux. Ça donne envie de leur dire : peut-être que vous aimeriez écouter plus souvent, ou vous rendre à un concert de musique classique ? ». Pour ces jeunes musiciens, en voie de professionnalisation et qui alignent déjà de nombreuses années de pratique au compteur, c'est aussi une manière de jouer différente : « Dans le monde de la musique classique, il y a souvent beaucoup de jugement » explique Miquel García Ramón, violoncelliste qui vient d'Espagne. « Avoir un public qui ne sait pas trop comment les choses vont se passer d'avance, ça nous permet de nous libérer. »
Public expert ou non, ce n'est en effet pas l'essentiel rappelle Marianne Piketty : « La musique est accessible à tous. L'important, c'est d'arriver à partager et à transmettre vers un public. Que ce soit des jeunes de l'ÉPIDE, la scène nationale de je ne sais où, la scène musicale de Paris, ou autre part... J'ai trouvé que leur écoute était très belle. Ils étaient pleinement là. J'espère qu'ils réécouteront certaines œuvres, et peut-être qu'ils oseront venir un jour à nos concerts ? J'en serais très heureuse ». Plus d'informations sur le concert idéal ici.
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