"Le matin sème ton grain", c’est le titre de cette lettre, tiré du livre de l’Ecclésiaste dans la Bible. Cette lettre est une réponse à Emmanuel Macron qui lors de sa dernière rencontre avec les responsables des cultes en France pendant le confinement avait demandé que chacun d’entre eux contribue à une réflexion nationale sur les enseignements à tirer de la lutte contre le coronavirus. Une lettre qui s’articule autour de quatre mots-clésâ¯: mémoire, corps, liberté et hospitalité.
Pour le président de la Conférence des Evêques de France, l’expérience que nous venons de traverser montre qu’il est possible de vivre dit-il "sans se transporter frénétiquement, sans s’agiter en tous sens, sans rencontrer des tas de gens". Comme un bilan intéressant du confinement, il remarque que "beaucoup d’entre nous ont vécu cette possibilité de manière positive mais se confiner un dimanche par mois, n’aurait de sens que si on veille à ménager des espaces et des lieux de villes pour que ce soit supportable pour ceux qui y habitent. Ça implique un engagement de la société, il faut repenser les espaces en se disant que si nous devions être confinés comment rendre les choses vivables par tous ?"
Sur la liberté de culte en particulier au cœur des débats lors du déconfinement, Mgr Eric de Moulins Beaufort dit que selon lui "certaines formules du gouvernement étaient exagérées. Il est légitime que le pouvoir public interdise des rassemblements de plus de tant de personnes, mais qu’il interdise les célébrations religieuses, on entre dans un monde plus dangereux". C’est un des dangers de nos démocraties aujourd’hui, explique le président de la Conférence des Evêques de France. "Nous risquons toujours d’être tentés de préférer la sécurité à la liberté … le rôle de l’Etat c’est de promouvoir la liberté ce qui implique la responsabilité des citoyens".
L'archevêque de Reims explique que ce qu’a révélé la crise, c’est que chacun est responsable de toute l’humanité. "Une idée consubstantielle à la foi chrétienne. L’engagement de chacun sert au bien de tous ou au contraire complique la vie ou la destinée de tous. Et cela vient contester toutes les logiques plus égoïstes, plus hédonistes ou plus particularistes. Donc il ne s’agit pas de tout attendre de l’Etat ou du président de la République." Pour Mgr de Moulins-Beaufort, chacun doit s’interroger "Nous avons à nous mobiliser à nous mettre au service de tous, ce que nous pouvons vivre grâce à notre foi."
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